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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/396

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moi ; il étoit important que je vous faſſe ma confeſſion entière, afin que vous ſoyez déſormais ſur vos gardes, ce que je n’ai pu faire pourroit réuſſir à un autre. Je n’ai agi que par les ordres de Mylady Clarck. — Ma Femme, me ſuis-je écrié ! — Elle-même, Mylord, & voilà ſes Lettres que je me ſuis fait apporter ce matin avec d’autres effets ; je vous les remets pour en faire l’uſage qu’il vous plaira ; c’eſt la jalouſie qui a porté Mylady Clarck à de pareilles extrêmités, & c’eſt l’amour que j’avois pris pour elle, qui m’avoit engagé à chercher à me défaire de vous, dans l’eſpoir qu’elle conſentiroit peut-être un jour à m’épouſer ; j’étois d’autant plus coupable de concevoir une pareille idée, que je ſuis déjà marié : Voici, Mylord, l’abrégé de ma vie ; je me nomme Ravelin, je ſuis né à Londres, où j’ai vécu pendant long-temps d’intrigues. Le haſard m’a fait rencontrer une de mes Parentes du côté de ma Mère ; elle avoit une Fille très-jolie, l’une & l’autre jouiſſoient d’une mauvaiſe réputation ; je devins amoureux de Betſy, elle ne fut point cruelle, & nous vécûmes une année enſemble ; notre mutuel attachement s’uſa, nous reprîmes notre ancienne manière de