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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/415

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hommes ouvrirent la porte en entraînant la malheureuſe William, qui ne les ſuivoit qu’avec peine ; ma préſence l’affligea. — Encore vous, me dit-elle ! que faites-vous chez moi ? ne vous a-t-on pas donné l’aumône ? — Tu fais bien la fière, dit un de ces hommes ; pourquoi traiter cette Femme avec tant de dureté ? Tu ſeras peut-être un jour plus à plaindre qu’elle. Ils montèrent tous les quatre dans une voiture qui les attendoit ; c’eſt à dire, les trois hommes & Miſs William, j’ignore où on la conduiſit, car je n’en ai point entendu parler depuis.

Avec mon ſchélling j’entrai dans une taverne pour y prendre quelque nourriture. Comme j’en ſortois, je fus remarquée par un Homme d’aſſez bonne mine ; il m’aborda ſans beaucoup de façon, je lui fis accueil. Après pluſieurs queſtions auxquelles j’avois répondu à mon avantage, il me pria de lui donner mon adreſſe. — Hélas ! Monſieur, je n’ai point encore de demeure, je ne ſuis arrivée que de ce matin ; je ſuis, comme je viens de vous le dire, une pauvre orpheline ; l’Irlande eſt ma Patrie, & je ſuis venue ici pour entrer en maiſon. L’air de vérité que je contrefaiſois à merveille, lui