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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/416

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plut, ſans doute, car il m’offrit de me louer une chambre ; je fis quelques difficultés pour accepter ſa propoſition, en me rejetant ſur la décence. Il me jura le plus grand reſpect, & je le ſuivis. Il me conduiſit chez un Marchand de ſa connoiſſance, qui avoit deux chambres garnies de vides ; j’y fus bientôt inſtallée. Anger (c’eſt ainſi que ſe nommoit mon bienfaiteur ) me laiſſa deux guinées pour me procurer les choſes les plus néceſſaires, & fut, dit-il, où ſon devoir l’appeloit. Je ne vous peindrai pas, Mylady, l’excès de mon raviſſement de me trouver dans un inſtant métamorphoſée en perſonne honnête. Anger ne reparut que le lendemain matin, & avoit l’air ſoucieux ; je me hâtai de m’informer de ce qui pouvoit occaſionner ce changement d’humeur. — J’en ai de grandes raiſons, mais il n’eſt pas encore temps, Miſs, de vous en inſtruire ; en attendant que je vous accorde ma confiance, il faut me promettre le plus grand ſecret ſur mes démarches. Dans une heure il viendra ici un Monſieur qui occupera une de vos chambres ; mais le ſéjour qu’il y fera doit être parfaitement ignoré, même du Maître de la maiſon. Je lui promis tout ce qu’il