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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/440

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crivîtes pour la faire changer de lieu ; ſi j’avois ſu qu’elle étoit ma Fille, j’aurois peut-être obtenu que vous ne la rejetiez pas. Aujourd’hui les temps ſont bien changés. — Hélas ! oui, dit alors Mylord, mon Fils n’eſt plus ; il eſt vrai que j’ai ſu en quelque ſorte le remplacer ; ce Jeune-homme, en montrant mon Époux, a bien voulu m’accepter pour ſon Père. — Je ſais, reprit Mylady, que vous avez fait ſon bonheur & celui de Miſs Roſe-Tree : cette action peut être miſe dans le nombre des plus belles de votre vie.

Permettez, Mylord, que je vous faſſe une queſtion ; le ſort de ce couple aimable eſt-il aſſuré ? Ne regardez pas ma demande comme une curioſité déplacée, vous en ſaurez bientôt la raiſon. — J’ai fait beaucoup moins que je n’aurois voulu, ils ont borné mes libéralités ; mais puiſque je n’ai plus de Fils, je puis… — Vous m’excuſerez, Mylord, vous en avez encore un ; Edward n’eſt pas mort. — Mon Fils n’eſt pas mort ! En prononçant ce peu de mots, ce bon Père penſa perdre connoiſſance ; on s’empreſſe autour de lui, ſa parole lui revint. Où eſt Edward, Mylady ? conduiſez-moi à mon Fils. — Il brûle d’embraſſer vos genoux,