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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/136

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

« C’est le maître, cria l’une des servantes sortant de la salle à manger toute en désordre, et Madame, et Mlle Halliday, et Mlle Paget, toute la maison enfin !

— Charlotte ici ! s’écria Valentin. Vous rêvez, ma fille.

— Et vous me disiez qu’elle était mourante ! dit Nancy avec un air triomphant. Qu’est-ce que devient maintenant votre belle histoire ?

— C’est Mlle Halliday, cria la servante en ouvrant la porte. Ah ! mon Dieu, s’écria-t-elle en retournant la tête dans l’antichambre avec une expression chagrine, comme elle paraît mal ! »

Valentin se précipita sur la grille. Oui, il y avait là deux voitures, dont l’une contenait les bagages ; les deux cochers étaient affairés contre les portières de leurs véhicules ; un petit groupe de passants s’était formé et attendait pour voir descendre la malade. C’était presque aussi lugubre qu’un enterrement.

« Oh ! qu’elle est pâle ! s’écria une jeune fille avec un enfant dans ses bras.

— Elle est mourante, la pauvre enfant, » dit une femme de manière à être entendue de celle qui était près d’elle.

Valentin se jeta au milieu du groupe de curieux, écarta la jeune fille qui portait l’enfant et la servante qui s’était précipitée à sa suite, Sheldon, le cocher, et tous ceux qui se trouvaient là ; et un instant après Charlotte était dans ses bras et il la portait dans l’intérieur de la maison.

Il croyait faire un rêve et toute cette force exceptionnelle, que l’on sent quelquefois dans les rêves, Valentin la sentait en lui.

Il transporta son cher fardeau dans le cabinet, suivi par Sheldon et Diana.