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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/217

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Pourquoi aurais-je la prétention d’oublier cela, ou toute autre circonstance de nos relations d’affaires ? Je sais parfaitement que c’est vous qui avez lancé la chasse à la succession Haygarth, et que c’est à vos investigations qu’il faut attribuer la découverte des droits de ma femme à cette succession détenue en ce moment par la Couronne.

— Très-bien, voilà qui est parler franchement et honnêtement. Et maintenant, que disons-nous, à l’égard de notre convention ? Convention toute verbale, il est vrai, mais pour un honnête homme une parole vaut un engagement écrit.

— Notre convention ! répéta Valentin avec étonnement. Sur ma parole, j’ai oublié.

— Ah ! je savais bien que nous en viendrions là. Je pensais bien que vous vous arrangeriez pour oublier nos conditions, pour le cas éventuel de votre mariage avec Charlotte. Ma mémoire n’est pas aussi courte que la vôtre, et je puis affirmer sous serment qu’une conversation a eu lieu entre nous, dans cette pièce même, dans laquelle vous avez consenti à ce que la moitié de la succession Haygarth me soit allouée, comme prix de ma découverte et comme la juste récompense de mes travaux.

— Oui, dit Valentin, je me rappelle cette conversation et je me souviens aussi avoir dit que je trouvais la demande un peu raide, mais que quant à moi, comme futur époux de Charlotte, je n’y ferais pas d’opposition.

— Vous vous rappelez cela ?

— Oui, et si ma femme est consentante à accepter vos conditions, je tiendrai ma promesse.

— Le consentement de votre femme n’est pas nécessaire. Elle s’est mariée avec vous sans contrat et ses