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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/230

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Le capitaine déclinait rapidement. Il avait échangé son fauteuil pour un sofa et le temps était proche où il devrait échanger le sofa pour son lit. Après cela il ne resterait plus qu’un seul et dernier changement, avec l’idée duquel le malade se réconciliait chaque jour davantage.

Il avait lu l’Évangile avec plus d’attention dans ces derniers temps, et il avait trouvé du soulagement dans la lecture de ces pages sublimes. Ne contiennent-elles pas des consolations pour tous, pour l’homme du monde comme pour le saint ? C’est là seulement qu’on peut trouver une foi s’adaptant à toutes les conditions de la vie et ayant une base assez large pour les faiblesses de la faillible humanité. Le bouddhisme peut contenir des principes moraux tout aussi parfaits, Mahomet peut offrir des espérances aussi élevées et aussi divines, mais c’est dans l’Évangile qu’est développé le seul système qui s’adapte immédiatement à la culture de l’homme voué aux travaux de l’esprit et à la vie active du travailleur sur cette terre.

Gustave n’était que trop heureux de posséder sa femme plus tôt qu’il ne l’avait espéré.

« Il y a assez longtemps que tu me tiens éloigné de toi, méchante, dit-il, maintenant c’est ton père qui désire que notre mariage soit conclu au plus tôt. Il aura lieu la semaine prochaine. Je n’accepterai plus d’excuses. Nous serons plus tôt prêts à recevoir tes amis, ta Charlotte et son Haukehurst. »

Diana sourit.

« Cher Gustave, vous êtes toujours plein de bonté, » dit-elle.

Il était très-doux pour elle de penser que sa nouvelle demeure offrirait un agréable port à la tendre amie qui