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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/267

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Gustave avait insisté pour qu’il acceptât, à titre d’honoraires, les trois mille livres qui lui avaient été promises par George, comme récompense en cas de succès.

« Le capitaine n’aurait jamais été mis sur la bonne piste, s’il ne vous avait pas subtilisé vos secrets, dit le fils et l’héritier de Susan Meynell. C’est à vos recherches que je dois cet héritage, et vous ne pouvez refuser de recevoir le prix convenu comme rémunération de votre travail. »

Valentin ne refusa pas cette récompense bien gagnée, pas plus que la donation faite en faveur du fils de Charlotte. Il lui semblait qu’il n’y avait que justice à ce qu’une partie de l’héritage revînt aux descendants de la plus jeune sœur et fidèle amie de la pauvre Susan.

Avec ce capital de trois mille livres sagement employé en achat de Consolidés et les intérêts du capital de dix mille livres placées sur la tête de son fils, Haukehurst commença la vie, en sa nouvelle qualité de mari et de père, dans des conditions assez agréables.

Nous avons peu besoin de nous occuper ici de sa carrière littéraire. Il était au commencement de cette longue route poudreuse qui mène au temple de la Renommée.

Il nous suffira de dire qu’il trouva la marche assez difficile sur cette grande route poudreuse, et qu’il reçut plus de boue lancée par des assaillants sans nom cachés derrière les haies, qu’il ne l’avait supposé quand il en était aux premières étapes de son voyage.

Heureusement, il rencontra sur sa route de bons compagnons et des encouragements bienveillants de la part du public, ce qui lui rendit possible d’accepter tranquillement la boue qui venait s’attacher à ses vête-