Aller au contenu

Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

ments, et de trouver légers les obstacles qu’il trouvait sur sa route.

Le cottage, à Wimbledon, n’existait plus seulement à l’état de rêve. C’était une agréable réalité, l’orgueil et la joie de Mme Sheldon et de Nancy. C’était une pittoresque habitation, demi-cottage, demi-villa, située sur le bord de la grande route de Londres à Kingston, avec la vue sur le parc de Richmond, des fenêtres du derrière de la maison. Un simple mur séparait les jardins de Haukehurst de la propriété de la Reine.

« C’est comme une résidence royale, » disait Charlotte.

Ce qui donna à Haukehurst l’idée de donner à sa demeure le nom d’une habitation royale, et il l’appela Charlottenbourg.

Haukehurst s’était assuré la jouissance de cette délicieuse résidence par un bail à très-long terme, et Charlotte avait apporté les plus grands soins à l’ameublement et à la décoration des jolies pièces qui la composaient.

La délicieuse activité de la chasse aux bibelots, fut pour les heureux époux une source inépuisable de plaisir.

Chaque petite table excentrique, chaque chaise luxueuse avait son histoire spéciale et avait été le sujet de négociations et d’efforts de diplomatie qui auraient suffi à un Burleigh pour la réorganisation de l’Europe occidentale ; les tasses et les soucoupes de Dresde et de Vienne qui garnissaient l’étagère de bois d’érable avaient toutes été achetées chez un marchand différent ; les figurines sur la tablette de la cheminée étaient du vieux Chelsea d’une qualité qui aurait fait envie à un Bernal ou à un Bohn et n’étaient arrivées dans les mains de leurs heureux possesseurs que par suite d’un concours