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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/280

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Elle avait conclu que cette faute impardonnable devait être une offense faite à sa mère, quelque infidélité longtemps cachée, soudainement découverte, avec l’accompagnement de mensonges et de trahisons que ces sortes de choses comportent.

À partir de ce jour, elle ne parla plus jamais de son beau-père, mais ce grand pécheur n’était pas oublié dans ses prières.


CHAPITRE IX

ÉTÉOCLE ET POLYNICE

George continuait cependant sa carrière, gagnant sa vie du mieux qu’il pouvait, en se faisant le chevaleresque défenseur des droits du faible, ainsi que nous l’avons dit plus haut, et le souvenir de son frère le tourmentait fort peu.

Il pensait à Halliday, à la dernière poignée de main de l’honnête fermier du comté d’York, à la dernière fois que son regard s’était arrêté sur le visage de cet ancien ami, souvenir que ce rude praticien n’était jamais parvenu à exorciser.

Si son frère, après une absence de plusieurs années, était revenu des pays lointains dans son pays natal, avec une fortune colossale et la réputation d’avoir étranglé pas mal de naturels de ce pays durant le temps employé à amasser cette fortune, George Sheldon aurait fort bien accueilli le voyageur, et dans leurs conversations, aurait évité de parler des naturels