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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/95

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

festent extérieurement par la langueur et le dépérissement.

« Non, répondit Valentin, selon M. Doddleson, il n’existe pas, quant à présent, de maladie déclarée… rien qu’une extrême prostration, un affaissement graduel des forces vitales. Mais j’arrive maintenant à un autre point sur lequel je désire avoir votre avis. Il a été suggéré que sa faiblesse de constitution peut être héréditaire, et, c’est sur cette question, je le pense du moins, que vous pouvez m’être d’un grand secours.

— Comment ?

— Vous avez soigné le père de cette jeune fille.

— En vérité ! s’écria Burkham ravi, voilà qui est réellement intéressant. Dans quelle année ai-je donné mes soins à ce gentleman ? Si vous voulez bien me le permettre, je consulterai mes vieux livres. »

Il ouvrit un tiroir pour y chercher de vieux agendas.

« Je ne suis pas parfaitement sûr de l’année, répondit Valentin, mais il y a plus de dix ans. Ce gentleman mourut non loin d’ici, dans Fitzgeorge Street. Son nom était Halliday. »

Burkham avait tiré son tiroir tout grand ; quand Valentin prononça ce nom, il le laissa tomber à terre avec fracas et resta assis regardant son interlocuteur.

Tout autre nom, il pouvait l’oublier, mais celui-là jamais.

Valentin vit une soudaine horreur se peindre sur son visage avant qu’il eût pu composer ses traits et reprendre une apparence de calme.

« Oui, dit-il enfin en regardant le tiroir tombé et les papiers épars sur le plancher ; oui, j’ai quelque souvenir de ce nom de Halliday.

— Souvenir qui vous cause quelque étrange émotion,