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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome II.djvu/11

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LA FEMME DU DOCTEUR

bras caressant se glissant timidement sous le sien et il entendait la douce musique d’une voix aimée, — la voix de sa femme ! — lui souhaitant la bienvenue au retour.

Rêve irréalisable ! l’aboiement honnête d’un chien de garde — ou plutôt les aboiements de plusieurs chiens de garde — se firent entendre lorsque Lansdell s’arrêta devant le portail ; mais aucun regard ne guettait son retour et ne devait en briller d’un plus vif éclat, sinon celui de son valet de chambre qui s’était obscurci sur les colonnes du Morning Post, et qui aurait pu briller faiblement de la joie que devait inspirer à ce fonctionnaire l’espoir d’être bientôt relevé de son devoir.

S’il en était ainsi, le valet devait éprouver un grand désappointement, car Lansdell, — en temps ordinaire le maître le moins exigeant du monde, — avait beaucoup de choses à lui faire exécuter ce soir-là.

— Mettez-vous sans tarder à préparer mes bagages, Jarvis, — dit-il en traversant l’antichambre. — Il faut que je quitte Mordred assez tôt pour prendre le train qui passe demain matin à sept heures à Warncliffe. Préparez tout ce qu’il faut et prévenez Wilson, afin qu’il soit prêt à me conduire. Je partirai d’ici à six heures. À propos, vous ferez bien de préparer une valise que j’emporterai avec moi, et vous me suivrez lundi avec le reste du bagage.

— Monsieur va à l’étranger ?

— Oui, je suis las de Mordred. Je ne m’arrêterai pas pour la saison de chasse. Vous pouvez monter pour préparer la valise. N’oubliez pas de faire atteler pour six heures précises. Quand vous aurez fini les malles, vous pourrez vous coucher. J’ai quelques lettres à écrire et je veillerai tard.