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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome II.djvu/172

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LA FEMME DU DOCTEUR.

été très-inquiète au sujet de son mari, mais pendant la dernière demi-heure, elle n’avait pas du tout pensé à lui, et elle le regarda d’un air confus, presque surprise de son arrivée, comme s’il avait été la dernière personne du monde qu’elle s’attendît à voir. Gilbert n’aperçut pas cette expression de confusion ; mais il s’assit lourdement sur la chaise la plus voisine, comme un homme qui se sent incapable de faire un pas de plus.

— Je suis très-malade, Izzie, — dit-il ; — inutile de dissimuler plus longtemps. Je crois que Pawlkatt a raison, après tout, et que j’ai un léger accès de fièvre.

— Faut-il l’envoyer chercher ? — demanda Isabel en se levant ; — il m’a dit de l’envoyer chercher si vous alliez plus mal.

— Sous aucun prétexte. Je sais ce qu’il faut faire aussi bien que lui. Si pourtant j’avais le délire, tu pourrais l’envoyer chercher, parce qu’il est probable que tu serais effrayée, ma pauvre enfant, et que la présence d’un médecin auprès de moi te tranquilliserait. Maintenant écoute, ma chère enfant, les quelques instructions que j’ai à te donner ; car je me sens la tête lourde comme du plomb, et je ne pense pas que je puisse tenir debout plus longtemps.

Le médecin continua à donner à sa femme toutes les instructions nécessaires pour empêcher la contagion. Il fallait qu’elle fît préparer pour elle-même une chambre séparée, et elle devait faire des fumigations dans la chambre que lui-même devait occuper, et il fallait s’y prendre de telle et telle manière. Pour ce qui était des soins à lui donner, Mathilda y suffirait.

— Je ne crois pas que la fièvre soit contagieuse, —