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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome II.djvu/211

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LA FEMME DU DOCTEUR

— Oui.

— Avec qui ?… quand ?… où ?…

— Il y a un individu étranger au pays logé dans une auberge rustique dans le Ravin de Nessborough. Vous savez quels cancaniers sont ces gens de campagne. Dieu sait que je n’ai pas fait moi-même un pas pour m’informer des affaires d’autrui ; mais ces sortes de choses se glissent partout.

Roland trépignait d’impatience pendant cette courte digression.

— Dites-moi franchement ce que vous savez, Raymond, — dit-il. — Il y a un étranger logé dans une auberge rustique, dans le Ravin de Nessborough… bien, après ?

— C’est un homme assez bien de sa personne, mis avec un goût douteux, un Londonien évidemment… et…

— Mais quel rapport tout cela a-t-il avec Mme Gilbert ?

— Ceci : qu’elle a été vue se promenant seule avec cet homme, le soir, dans le Ravin de Nessborough.

— Ce doit être un mensonge ; une invention calomnieuse ! ou si… si elle a été vue avec cet homme, c’est un de ses parents. Oui, j’ai des raisons de croire qu’elle a un parent établi aux environs.

— Mais pourquoi, dans ce cas, voit-elle cet homme secrètement, à une heure pareille, pendant que son mari est malade ?

— Il peut y avoir cent raisons.

Raymond leva les épaules.

— Pouvez-vous en donner une ? — demanda-t-il.

La tête de Roland retomba sur sa poitrine ; Non ; il ne pouvait trouver aucune raison qui fît qu’I-