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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome II.djvu/216

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LA FEMME DU DOCTEUR.

lune, et la grande horloge des écuries sonnait dix heures.

— Bonsoir, Raymond, — dit Lansdell s’arrêtant sur le seuil de la porte-fenêtre. — Excusez-moi, je vous prie, auprès de mon oncle et de Gwendoline. Je ne leur dirai pas adieu, ce soir.

— Mais où allez-vous ?

— Au Ravin de Nessborough.

— Êtes-vous fou ? Roland.

— Ceci est une question beaucoup trop subtile pour que j’y réponde maintenant. Je vais au Ravin de Nessborough pour voir Isabel et son amant.

CHAPITRE XXXIII.

CHOSE PROMISE, CHOSE DUE.

La lune se levait lentement derrière une noire ceinture de feuillages épais, — majestueux rempart d’ormes et de hêtres qui séparaient le domaine de lord Ruysdale du reste du monde, — au moment où Roland traversait la pelouse et s’enfonçait dans les plus sombres profondeurs du parc. À Lowlands on ne voyait pas de coquettes clairières, ni de cascades romanesques, aucun des effets merveilleux du jardin-paysager qui embellissait le Prieuré de Mordred. Les comtes de Ruysdale avaient été plus ou moins en retard sur leur époque depuis un siècle et demi environ, et le domaine qui entourait le vieux château de briques rouges n’était qu’une forêt touffue où les daims paissaient tran-