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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/224

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position et de caractère à l’assister dans cette tâche, j’aurais été le bienvenu. Mais, ne l’espérant pas, et forcé de puiser ses renseignements à d’autres sources, il préférait, non sans raison peut-être, se tenir avec moi sur la réserve. Non seulement je ne concourais en rien à la correspondance, mais c’était pour moi lettre close, et l’on ne me parlait que de la pluie, qui fut bientôt fort abondante, et du beau temps, dont nous étions encore loin.

J’en prenais mon parti sans regret et sans murmure.

Il existait à Cracovie un observatoire dirigé par deux professeurs français et plusieurs professeurs adjoints qu’ils avaient formés. Leur enseignement ne se bornait point à l’astronomie ; il s’étendait à plusieurs parties de la physique et même de la chimie. J’avais fait amitié avec eux, et j’y passais une partie de mes matinées.

Le soir, M. le comte Zamoyski ouvrait sa petite maison aux hôtes qu’il avait reçus dans son hôtel à Varsovie. Madame Zamoyska en faisait les honneurs avec sa grâce accoutumée.

J’y passais régulièrement mes soirées, lorsque je n’étais pas invité à des bals, ou à d’autres réunions car, chose remarquable, il y eut cette année,