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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/113

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mêmes, tout les premiers, un besoin urgent de ces sortes ; leurs plaintes, quelque fondées qu’elles puissent paraître, ne sauraient émouvoir leurs confrères suffisamment et justement édifiés. Ici, comme en toutes autres choses, l’ordre et la propreté sont une des conditions indispensables d’un travail régulier et profitable. L’apprenti, de même que l’ouvrier, ne devra jamais l’oublier.

f) Au cours de la distribution, les sortes ou lettres surabondantes sont enlevées des cassetins ; elles sont portées au matériel et distribuées dans les bardeaux ou, le cas échéant, remises aux casses dans lesquelles ces mêmes sortes seraient manquantes. Pour assurer une composition régulière, sans à-coups et sans perte de temps, il est indispensable en effet que les cassetins présentent, quant à leur contenu, une égalité convenable. Un compositeur prévoyant ne saurait, une fois le travail commencé, interrompre celui-ci pour se procurer les sortes manquantes, sous peine de perdre un temps précieux et de se causer un préjudice matériel appréciable.

D’ailleurs, le compositeur qui a reçu une copie doit savoir estimer approximativement quelle quantité de lignes elle produira. S’il a quelque hésitation, il lui suffit de composer deux ou trois lignes, et il lui est alors relativement facile d’être fixé ; il lui est ainsi loisible de distribuer d’un seul coup la quantité de lettre nécessaire, à moins que les dimensions de la casse ne le lui permettent point.

Il ne faut pas cependant remplir inconsidérément la casse : la lettre est moins facile à saisir, si la distribution est tassée ou par trop pressée ; la main désagrège le monticule du cassetin, si la composition se fait dans une casse « à tétons », et les lettres tombent dans les cassetins voisins, produisant autant de coquilles qu’il est malaisé de retrouver entièrement et dont un certain nombre restent encore dans le texte composé.

g) Avant de terminer ce chapitre, il est nécessaire d’attirer l’attention de l’apprenti sur certaines pratiques déplorables : l’instruction professionnelle du futur ouvrier n’est pas faite seulement des connaissances qu’il doit acquérir, des qualités qu’il doit posséder, mais aussi des défauts qu’il doit éviter, des inconvénients auxquels il se heurtera, ainsi que des déboires qu’il lui faudra supporter.

Tous les compositeurs n’ont pas une conception analogue de l’ordre qu’il est indispensable de faire régner dans l’atelier, non plus que de la nécessité de sauvegarder leurs intérêts propres en même temps que ceux de leurs collègues. Le cossard, ainsi que le flemmard et le j’m’en fichiste