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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/150

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Le paquet est placé dans la galée de mise en pages sur le bord latéral gauche, le porte-page enlevé ; il est délié et poussé à fond vers la partie latérale en même temps que vers la tête[1] de la galée ; le texte est dressé en le frappant du bout des doigts de la main droite et en appuyant légèrement la main gauche vers le pied qui est libre.

Le metteur examine chacun des feuillets du manuscrit. Les titres sont placés accompagnés du blanc qui leur est nécessaire ; les intercalations, quelles qu’elles soient, sont mises en place. Les alinéas du manuscrit et ceux de la composition sont sommairement comparés pour assurer leur concordance et éviter une interversion ou une erreur toujours possible. Pour les mises en placards il n’est pas d’usage de rectifier la numération des renvois, non plus que celle des notes : ce travail est exécuté, seulement lors de la mise en pages : mais les notes auxquelles les appels renvoient sont placées en bas de pages, après le blanc séparatif du texte : cette disposition est préférable à celle de l’intercalation dans le texte, près de l’appel, qui coupe le discours.

De manière générale, il n’est pas coutume, non plus, d’intercaler, dans les placards, les figures destinées à illustrer le texte ; on se contente d’épingler sur les marges, à l’endroit voulu, une épreuve de la gravure ; plus simplement même, on se borne fréquemment à adresser à l’auteur une épreuve générale de tous les clichés à utiliser : l’auteur indique à l’aide de cette épreuve, ou du fumé du graveur, l’emplacement qu’il désire voir occuper par chaque figure. Les légendes sont insérées dans les placards ; au cas contraire, elles sont répétées par l’auteur sur l’épreuve ; d’autres fois le manuscrit est retourné avec les épreuves, et le metteur doit s’y reporter pour ces divers travaux.

e) La mise en placards a le grand avantage de faciliter, de préparer l’opération de la mise en pages : le metteur se trouve en effet, au moment d’exécuter celle-ci, en présence d’un travail dont la plus grande partie a été faite antérieurement : les titres, les blancs, les intercalations diverses, les tableaux, les notes, etc., sont en place et n’exigent alors de la part de l’ouvrier aucune attention particulière.

Toutefois, la mise en placards présente une disposition de l’ensemble que l’on peut dire provisoire : on n’y rencontre, on l’a vu, ni folio, ni titre courant, ni signature ; les paquets peuvent varier légèrement de longueur, pour éviter une ligne creuse en tête de page, pour conserver un renvoi et sa note dans le même paquet, pour supprimer l’isolement d’une

  1. Nous appelons tête de la galée la partie comportant l’équerre.