Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/214

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l’imposition, un « gauche » auquel il serait impossible de remédier et qui donnerait au texte après impression un travers du plus désagréable effet. Les bandes doivent être bien dressées, afin que le châssis porte d’aplomb sur la presse ; les coins extérieurs seront légèrement arrondis et terminés en biseau, pour que les châssis soient plus faciles à transporter et qu’ils se posent sur le marbre sans difficulté.

En raison des efforts auxquels il est soumis, le châssis doit être d’une résistance à toute épreuve : les poussées qui s’exercent sur les bandes, et particulièrement vers leur milieu, tendent à les déformer en les cintrant vers l’extérieur ; celles qui influent sur les angles tendent surtout à les briser : on remédie à ces dernières en forgeant avec le plus grand soin l’assemblage des barres ; à ce point de vue la soudure autogène ou électrique qui donne au métal une liaison et une homogénéité aussi parfaites que possible est venue apporter un concours des plus utiles. Toutefois, il ne faut pas l’oublier, plus la température de la soudure autogène est élevée, plus le métal a tendance à se déformer, en raison de l’influence de la chaleur sur les molécules constitutives de l’acier ou du fer : il est indispensable, la soudure terminée, de reviser avec le plus grand soin l’équerrage de chacun des angles et, au besoin, de l’ensemble.

La barre intérieure est, en règle générale, de moindre épaisseur, un tiers environ, que les bandes composant l’ensemble du cadre ou châssis. Elle est placée : a) tantôt au milieu du châssis qu’elle sépare en deux parties égales ; b) tantôt, sur le côté, au tiers du châssis : elle est fixe, et, dès lors forgée et soudée avec l’ensemble du cadre, ou mobile et assemblée avec les bandes, à queue d’aronde et vis ; dans ce dernier cas, elle peut être enlevée, et le châssis se transforme en rainette ; c) ou placée indifféremment au milieu ou au tiers du cadre, le châssis devenant, suivant les circonstances, un châssis in-8 ou in-12 ; les bandes portent à cet effet les entailles nécessaires au placement de la barre. Mobile, la barre doit être forcée pour entrer dans les entailles où on doit l’enclaver ; sa parfaite solidité est indispensable, pour que la forme ne court pas le risque de céder quand on l’enlève de dessus le marbre ; il faut, en outre, et pour les motifs donnés antérieurement, qu’elle soit exactement perpendiculaire à l’une et à l’autre bande, calibrée avec précision et d’une force bien égale dans toute son étendue, afin que les pages ne chevauchent pas et que le registre ne puisse varier. La barre médiane des châssis in-4 porte deux crénures ou entailles situées à 5 centimètres environ des bandes, et de 6 à 8 centimètres d’étendue chacune, bien évidées et suffisamment profondes pour laisser passage aux ardillons des pointures des machines en blanc, qui sans cette précaution risqueraient d’être écrasés lors de leur rencontre avec le fer.