Aller au contenu

Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mince pour permettre son emploi même dans les cas où le blanc réservé au serrage est réduit au minimum ; fréquemment même, pour obvier aux inconvénients d’un espace restreint, une différence est établie pour l’épaisseur de l’une et de l’autre partie : suivant l’emplacement dont il dispose et la force du coin, l’imposeur utilise la partie forte ou la partie faible.

Pour éviter d’endommager les coins, on recommande d’appuyer le décognoir, non point vers le milieu du coin, ni vers le côté appliqué sur le biseau, mais près de l’angle qui serre sur le châssis : de ce côté le coin, énergiquement coincé le long du fer, paraît plus résistant à l’action toujours un peu destructive du décognoir. Celui-ci, d’ailleurs, pour que son action soit réellement efficace et rapide, doit, être employé dans la position, la plus inclinée possible : la poussée qui s’exerce alors sur le coin est en effet seulement horizontale ; au contraire, la poussée est en même temps horizontale et verticale, avec un décognoir franchement relevé : la force verticale tend plutôt à buter le coin sur le marbre et à l’empêcher de se mouvoir horizontalement ; en outre, fréquemment le décognoir entre alors, par son talon, en contact brutal avec le marbre.

L’emploi du décognoir est obligé dans tous les serrages mécaniques pour lesquels la clé, à douille, à carré, à dents, n’est pas prévue : tel le serrage par biseaux à rainures avec coins adhérents en fer ; l’action du marteau, légèrement amortie par l’intermédiaire qu’est le décognoir, est moins brutale et risque moins d’occasionner des dégâts parfois irréparables.

d) Le taquoir est un morceau de bois de forme rectangulaire ; ses dimensions, fort variables, ont, approximativement, en largeur, 9 centimètres sur 20 de longueur, et 4 à 5 centimètres d’épaisseur. Cet instrument, sur lequel on frappe légèrement à l’aide du marteau, est destiné, lors de l’imposition ou de la mise sous presse, « à niveler toutes les lettres d’une forme en abaissant celles qui ne porteraient pas sur le marbre » : une forme bien taquée « n’offre au tirage ou à l’épreuve aucune de ces aspérités qui font que certaines lettres plongent dans le papier plus profondément que les autres, et que celles qui sont à côté deviennent moins apparentes ».

En raison même de l’usage auquel il est destiné, le taquoir doit posséder des qualités particulières : le bois sera suffisamment résistant pour supporter sans dommage les chocs successifs du marteau, mais il n’offrira pas une dureté susceptible d’endommager une lettre haute. L’érable est communément employé pour la confection des taquoirs.

On confectionne aussi des taquoirs avec deux couches de bois de dureté différente ; la partie supérieure est de bois dur, chêne, gaïac,