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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/232

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buis, etc. ; la partie inférieure, celle qui vient en contact avec la lettre, est en bois blanc ou tendre. Parfois, la partie supérieure est recouverte d’une pièce de cuir qui amortit le choc brutal du marteau et prévient, en même temps, l’usure toujours rapide. Fréquemment, le dessous est garni d’un feutre léger : la surface du bois est ainsi à l’abri d’une déchirure entraînant immédiatement la mise au rebut de l’outil, et le caractère est protégé contre une maladresse ou un accident toujours possible. À défaut de feutre ou d’étoffe souple et cependant suffisamment résistante, on enveloppe le taquoir de feuilles de papier, décharges, feuilles mauvaises, etc.

Un taquoir constamment propre et en bon état d’entretien est indispensable : aucune ordure, aucun grain de poussière ou autre ne pénétrera de cette façon dans l’œil de la lettre ; la surface en contact avec le caractère ne présentera aucune inégalité : elle, sera dressée chaque fois que cela sera nécessaire ou possible : au cas contraire, le taquoir sera renouvelé.

Le taquoir se tient de la main gauche, entre le pouce et les doigts appuyés de côté et d’autre : à cet effet, les parties latérales du taquoir, au lieu d’être légèrement chanfreinées, portent fréquemment une gorge qui permet de saisir facilement et solidement cet outil ; sur la partie supérieure presque entièrement dégagée, l’ouvrier frappe légèrement à l’aide du marteau. Chaque page de la forme est, à tour de rôle, soumise à l’action du taquoir : soulevé légèrement, il est posé d’aplomb sur le caractère et frappé ensuite ; en aucun cas il ne rabotera la lettre : en le traînant sur le plomb, l’ouvrier risque de rencontrer une lettre, un signe, un filet, etc. ; le taquoir bute ou se trouve placé en porte-à-faux ; dès les premiers coups de marteau, le caractère peut se trouver gravement endommagé.

Dans l’imposition, les formes sont taquées, alors que « les pages sont déliées et que, sans être serrées, elles sont seulement contenues par les coins » ; un jeu existe alors entre toutes les lettres, suffisant pour qu’elles cèdent facilement : une trop grande résistance à la poussée du taquoir risquerait d’amener l’écrasement de la lettre ou, pour le moins, d’endommager ses parties fines.

Chaque fois qu’une forme est desserrée, pour une correction ou pour tout autre motif, il est nécessaire de la taquer à nouveau ; l’opération peut même être répétée, si on le juge nécessaire, à plusieurs reprises, « afin que les lettres qui n’auraient été qu’ébranlées la première fois soient entièrement abaissées à la seconde et retombent au niveau commun ».

Sous presse, les formes sont taquées après avoir été desserrées, et ensuite lorsqu’elles ont été resserrées. Dans ce dernier cas, il est indis-