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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/244

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l’autre le long de la bande du châssis. Le serrage se fait entre les deux biseaux, à l’aide de deux coins d’épaisseur voulue.

Quelques imposeurs ont parfois recours à un serrage à trois coins dont les biseaux sont opposés les uns aux autres. Ce système ne paraît offrir qu’une sécurité toute relative ; en tout cas, fréquemment les coins s’harmonisent de manière plutôt défectueuse. Il est préférable d’avoir recours à l’emploi de deux biseaux, qui, d’ailleurs, est beaucoup plus expéditif.

Le chiffre des serrages sera plus ou moins élevé : pour une feuille in-8 carré, généralement leur nombre est de trois pour le côté et de deux pour le pied ; pour une feuille in-18, on emploie sur le côté quatre serrages et trois en pied.

Il est, d’ailleurs, indispensable que le serrage soit parfaitement régulier, c’est-à-dire que la pression exercée par les coins en un point du biseau soit la même sur toute la longueur de ce biseau.

Il faut d’ailleurs remarquer que l’emplacement occupé par les coins ne saurait être arbitrairement fixé ; le choix de ce point est soumis à des règles fixes dont le but principal est la répartition régulière sur l’ensemble du biseau — et par suite sur la composition — des efforts produits par le serrage.

Dans un côté de première de feuille in-8, côté droit, les coins sont répartis de la manière suivante sur le grand biseau : vers le bas de la page 5, au milieu de la têtière entre les pages 4 et 5, vers le bas de la page 4 ; pour le petit biseau, l’emplacement est le suivant : vers le premier tiers, coin gauche, de la page 13 ; vers le dernier tiers, coin droit, de la page 4. Au côté gauche, les coins sont placés sur le même plan que les coins du côté droit.

Ces positions sont, peut-on dire, les points extrêmes que peuvent occuper les coins ; en aucun cas, on ne saurait les buter contre la bande du châssis vers laquelle, lors du serrage final, le marteau les chassera ; le desserrage de ces coins serait d’ailleurs presque impossible, sans risque de les détruire, en raison de l’impossibilité de passer le nez du chasse-coin ou décognoir.

Trop d’imposeurs oublient volontairement ces principes élémentaires et créent aux conducteurs et aux tierceurs de multiples désagréments : pages creuses, filets de cadre faussés, extrémités de pages piquant du nez, habillages de guingois, etc.

Les coins placés, l’imposeur examine l’ensemble de sa forme et remédie, le cas échéant, aux multiples défauts qui se présentent et qui ont déjà été succinctement énumérés : les pages seront rigoureusement droites, ne