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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/253

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graphes laissèrent toujours en bas et sur le côté extérieur des pages une marge plus grande que sur le haut et au côté intérieur. Cette disposition, considérée comme artistique et donnant à la page (marge et noir) les proportions harmonieuses voulues, avait, en outre, cet avantage de laisser un blanc plus considérable aux endroits où la main saisit le livre, et d’éviter que les doigts ne cachent le caractère.

La coutume ancienne est devenue une obligation à laquelle nul ne saurait se soustraire sans manquer à l’une des règles les plus importantes de l’art typographique ; et tous les auteurs, tous les manuels ont consacré leurs meilleurs soins à cette question des proportions harmonieuses des marges et de l’impression par la recherche de l’établissement rationnel des garnitures dans l’imposition.


PRÉLIMINAIRES


1. La garniture, c’est-à-dire la répartition, entre les différentes pages de la forme, des blancs qui doivent donner les marges du livre, ne varie pas seulement suivant le format du papier, mais encore, dans le même format, suivant la justification et la hauteur de la page. C’est, sans contredit, la partie la plus importante de l’imposition, celle qui exige le plus d’attention. On ne saurait nier qu’elle a une influence considérable sur la présentation du livre lui-même : de ce que la garniture aura été correctement calculée et établie ou faussée par la moindre erreur, le livre aura un aspect gracieux ou désagréable.

Il est fort difficile de présenter, en ce qui concerne l’établissement d’une garniture, un corps de principes bien définis : chaque auteur préconise en effet une méthode, dont les résultats sans doute concordent approximativement dans l’ensemble, mais dont les détails d’application sont fort différents les uns des autres.

Toutefois, on peut indiquer, comme générales et non sujettes à exception, les règles suivantes :

a) Les garnitures d’un labeur ne peuvent être convenablement établies que sur une feuille prise dans le papier qui doit être utilisé pour le tirage : bien que désignés du nom générique d’un format — carré, raisin, Jésus, etc. — nombre de papiers peuvent en effet présenter dans leurs dimensions des différences qui obligent à certaines modifications dans la répartition des blancs.