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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/372

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peu d’étendue, leur proscription pourrait soulever à l’encontre d’un espacement régulier.

15. La division entre deux voyelles est défendue :

  monsi- eur, flexu- osité, intéri- eur,
lou- ablement, alé- atoire, néré- ides,
délé- atur, médi- ateur, océ- an,
ali- énation, li- on, péri- ode,
consci- ence,


excepté lorsque le nom est un mot composé, formé de deux autres mots juxtaposés, tels que :

  anti- apoplectique, extra- ordinaire, pré- existence,
anti- orléaniste, micro- organisme, pro- éminent.
co- existence,

Cette division entre deux voyelles, fort naturelle à la soudure étymologique de deux mots, est souvent pour le typographe, qui peut ignorer même les principes essentiels de la formation des noms composés, cause de nombreuses erreurs, et beaucoup d’excellents compositeurs ne la font qu’avec une certaine hésitation.

16. Lorsque le trait d’union existe dans un mot composé, il est préférable, à condition, bien entendu, que la régularité de l’espacement n’ait pas à en souffrir, d’opérer la coupure du nom après le trait d’union lui-même :

  aiguës-/ marines, contre-/ police, tire-/ bouton,
arrière-/ pensée, état-/ major, contre-/ amiral,
chauves-/ souris, porte-/ monnaie, perce-/ oreilles.
chevau-/ légers, reine-/ marguerite,

Même si l’usage a fait disparaître abusivement le trait d’union, le typographe, lorsqu’il pourra distinguer la soudure étymologique des deux mots, aura profit à opérer la division à cette même soudure :

  baise-/mains, main-/ levée, porte-/ feuille,
chèvre-/ feuilles, contre-/ maître, tire-/ lire,
contre-/ poids, porte-/ crayon,


coupures que l’on peut rapprocher de la division entre deux voyelles que nous avons vue plus haut (n° 15).

MM. Théotiste Lefevre et Leclerc acceptent, et sans aucune restriction, la division entre les voyelles finales et initiales des deux parties d’un mot