Ces mêmes noms, devenus déterminatifs et précédés d’un mot indiquant la spécialité produite ou fabriquée, conservent la capitale :
un châle de Cachemire, | du vin de Champagne[1], |
du point d’Alençon, | du Champagne[1] Clicquot, |
du drap d’Elbœuf, | un fusil Lebel, |
du vin de Bordeaux, | un canon Krupp. |
74. Les noms de dieux païens, de peuples, d’hommes, auxquels s’est attachée l’idée représentative continuelle d’une vertu, d’un vice, d’un défaut ou d’une qualité, noms que l’on a dès lors généralisés et qu’un fréquent emploi fait considérer comme noms communs[2] :
un mentor, | un amphitryon, | un tartufe, |
un adonis, | un claude, | un arabe, |
un hercule, | une mégère, | un ostrogoth, |
un sigisbée, | un nicodème, | un cosaque ; |
mais dans les expressions :
c’est un Salomon, | c’est une Sémiramis, |
c’est un Titus, | c’est un Racine, |
on doit conserver la grande capitale, car ici l’on a plutôt en vue un individu ressemblant à Salomon, à Titus, à Sémiramis, à Racine, que l’idée attachée au nom ou représentée par le nom de ces grands hommes.
75. a) Dans l’antonomase (nom commun, ou périphrase, mis à la place d’un nom propre ou vice versa), quand on emploie un nom commun à la place du nom propre, le nom commun prend le bas de casse[3] :
l’aigle de Meaux | pour Bossuet, |
le cygne de Cambrai | — Fénelon, |
l’aigle de Patmos | — saint Jean, |
le prince des ténèbres | — Satan, |
la vierge de Domrémy | — Jeanne d’Arc ; |
toutefois on peut mettre la capitale au nom commun si celui-ci, à l’usage,