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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/616

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que nous venons d’énumérer, peut cependant être donné comme un exemple typique de vers blancs (P. Fort, Coxcombe ; Mercure de France, édit.) :

Chante au cœur du silence, ô rossignol caché ! Tout le
jardin de roses écoute et s’est penché !

L’aile du clair de lune à peine glisse-t-elle. Pas un souffle
en ces roses où chante Philomèle.

Pas un souffle en ces roses, dont le parfum s’accroît de ne
pouvoir jeter leur âme à cette voix !

Le chant du rossignol est, dans la nuit sereine, comme un
appel aux dieux de l’Ombre souterraine,

mais non, hélas ! aux roses dont le parfum s’accroît, de
ne pouvoir mourir, d’un souffle, à cette voix !…

Non seulement l’assonance, mais aussi la rime donnent à ce texte une allure poétique incontestable, et, comme pour compléter l’illusion, l’auteur a indiqué la séparation en strophes avec une ligne de blanc ; mais, au contraire de ce qui est dit ci-dessus, la composition est faite en alinéa ; les strophes commençant une phrase prennent seules à leur début la grande capitale.

56. La plupart — presque toutes, pourrait-on dire — des règles qui précèdent, ainsi que de celles qui suivent, ne sauraient — on le comprend aisément — être applicables à ces vers ; ils ne figurent dès lors ici qu’à titre documentaire.


II

COMPOSITION DE LA POÉSIE


§ 1. — Règles générales


57. Comment et qu’est-ce que renfoncer ou, mieux, rentrer un vers ?
---- Renfoncer, rentrer une ligne ou un vers, c’est les repousser en dedans de la justification (vers la droite), à l’aide de cadrats, de cadratins ou de demi-cadratins.

La rentrée des vers a lieu d’après des règles bien déterminées, invariables.