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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/646

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se continue, le premier mot se compose en pleine ligne, sans être précédé d’un blanc, et ne prend la capitale que s’il la comporte naturellement :

Pendant que le trésorier

Dont le corps ramassé dans sa courte grosseur
Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur

et que les chanoines jouissent du bonheur de l’indolence, la Discorde vient porter partout le trouble et la confusion.

135. Dans le cas d’une incidente placée entre deux tirets remplissant les fonctions de parenthèses, on ne peut reporter au début du vers suivant, le tiret, qui, fermant l’incidente, se trouverait placé en fin de vers :

Je le connais : je peux l’aimer.
Alors je dis — sans blasphémer : —
« Maître inconnu de la nature,… »

136. Dans les traductions correctes mot à mot d’une poésie en langue étrangère ou en patois, le moins ou tiret est employé pour indiquer chaque fin de vers du texte original :

Qual fior cadea sul lembo,
Qual sulle trecce bionde,
Qual si posava in terra e qual su l’onde :
Qual con un vago error
Girando, parea dir : Qui regna amor.

Une fleur tombait sur ses genoux, — Une autre sur ses tresses blondes, — Une autre, se posait sur la terre, Une autre sur l’onde, — Une autre, par une erreur gracieuse, — Tournoyant, semblait dire : Ici règne l’amour.

Quelques auteurs exigent, après le tiret, la capitale, pour mieux marquer le début du vers ; d’autres, au contraire, veulent une lettre bas de casse ; aucune règle fixe n’existe pour ce sujet.

137. Si l’on veut reproduire, en les composant en alinéa ou en sommaire, les vers d’une inscription, d’une épitaphe, etc., on indique chaque fin de vers par un tiret debout( ) :

On y voit représentée la lutte d’Apollon et de Marsyas ; au centre de la composition, on lit : Pallados en studio didicisti Marsua cantum, Dumque tibi titulum quæris mala pœna remansit. De l’autre côté, se trouve la marque de l’artiste…