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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/701

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La composition a lieu sans aucun alignement, en un sommaire comprenant la pagination, l’indication de la ligne, l’erratum proprement dit et la rectification :

Page 25, ligne 4 : avant l’année 1835 lire avant le début de l’année 1835
Page 50, ligne 25 : il ne faut pus croire lire il faut croire.

Les termes lire, lisez, et, lorsqu’elle est exceptionnellement exprimée, l’expression au lieu de se composent en italique.

Toutefois certains auteurs préfèrent réserver l’emploi de l’italique pour le terme erroné et le nom modifié ; les expressions au lieu de et lisez, figurent en romain :

Page 12, ligne 18 : royale lisez loyale
Page 42, ligne 5 : au lieu de tantôt sentimentale lisez tantôt simplement sentimentale

Cette méthode, qui possède l’avantage de mettre en lumière les termes ou phrases qui sont la raison d’être de l’erratum, alourdit le texte, en raison de la moindre lisibilité du caractère italique trop fréquemment utilisé. Elle cadre d’ailleurs mal avec l’idée exprimée par Leclerc, pour lequel « l’errata, qu’il vaut mieux dissimuler, peut se passer de tout cet appareil typographique ».

Cependant Leclerc[1] recommande la composition de l’erratum en sommaire, parce que celle-ci est « beaucoup plus simple et infiniment préférable »[2].

Daupeley-gouverneur[3] exprime une opinion analogue : « La disposition de l’errata en sommaire offre, sur celle qui précède (la disposition en colonnes), l’avantage de dispenser de tout alignement. Elle est simple et claire à la fois, et convient surtout lorsque les passages de texte ont une certaine étendue ou sont l’objet de rectifications de diverses natures. On évite, en outre, ces blancs disgracieux qui se produisent dans les colonnes, par suite d’un trop grand développement de texte sur l’une d’elles. Pour ces motifs, nous donnons la préférence à cette disposition pour les petits et moyens formats. »

Avant les deux auteurs précédents, Théotiste Lefevre[4] donnait la préférence à l’erratum composé en sommaire courant « où tout se suit ».

  1. Leclerc, Nouveau Manuel complet de Typographie, p. 312 (éd. 1921).
  2. Leclerc appelle cette disposition : « en lignes ordinaires où tout se suit », cependant l’exemple qu’il donne est en sommaire.
  3. Daupeley-Gouverneur, le Compositeur et le Correcteur typographes, p. 136.
  4. Théotiste Lefevre, Guide pratique du Compositeur et de l’Imprimeur typographes, p. 96.