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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/83

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sœur à son frère, d’Henriette à Ernest Renan. C’est le dévouement des maîtres de Saint-Sulpice au séminariste qui les a ridiculisés, C’est le dévouement des « humbles » aux pénibles besognes qui font les loisirs des professeurs du Collège de France et des académiciens. « Il n’y a pas d’amélioration intellectuelle, a écrit encore Auguste Comte, qui puisse équivaloir à un accroissement réel de courage ou de bonté. » Voilà ce que n’a pas su Renan, ou plutôt ce qu’il n’a pas compris ; et voilà cependant ce qui n’est pas moins nécessaire à l’intelligence du passé qu’à la préparation de l’avenir. Mais voilà ce qui achève aussi de donner à sa conception de l’histoire sa signification plus qu’aristocratique.

Et c’est en même temps ce qui achève de la ruiner, si, comme nous le disions, le progrès de la démocratie est le fait le plus universel et le plus continu de l’histoire du monde.

En revanche, on comprend ce qu’il a voulu dire quand il a écrit, dans ses Dialogues philosophiques, que la démocratie était « l’erreur théologique » par excellence ! Car, comment et pourquoi cela ? sinon parce que ni la démocratie ni la théologie ne se soucient du « Surhomme », et de