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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/116

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Nous réunirons ici les remarques de ces deux auteurs et de ceux qui les ont précédés avec celles que nous avons faites nous-mêmes sur la forme et la nature de cet oiseau ; c’est certainement un vautour, car il a la tête et le cou dénués de plumes, ce qui est le caractère le plus distinctif de ce genre ; mais il n’est pas des plus grands, n’ayant que deux pieds deux ou trois pouces de longueur de corps, depuis le bout du bec jusqu’à celui des pieds ou de la queue, n’étant pas plus gros qu’un dindon femelle, et n’ayant pas les ailes à proportion si grandes que les autres vautours, quoiqu’elles s’étendent, lorsqu’elles sont pliées, jusqu’à l’extrémité de la queue, qui n’a pas huit pouces de longueur ; le bec, qui est assez fort et épais, est d’abord droit et direct et ne devient crochu qu’au bout ; dans quelques-uns, il est entièrement rouge, et dans d’autres il ne l’est qu’à son extrémité, et noir dans son milieu ; la base du bec est environnée et couverte d’une peau de couleur orangée, large, et s’élevant de chaque côté jusqu’au haut de la tête, et c’est dans cette peau que sont placées les narines, de forme oblongue, et entre lesquelles cette peau s’élève comme une crête dentelée et mobile, et qui tombe indifféremment d’un côté ou de l’autre, selon le mouvement de tête que fait l’oiseau ; les yeux sont entourés d’une peau rouge écarlate, et l’iris a la couleur et l’éclat des perles ; la tête et le cou sont dénués de plumes et couverts d’une peau de couleur de chair sur le haut de la tête, et d’un rouge plus vif sur le derrière et plus terne sur le devant ; au-dessous du derrière de la tête s’élève une petite touffe de duvet noir, de laquelle sort et s’étend de chaque côté, sous la gorge, une peau ridée, de couleur brunâtre, mêlée de bleu et de rouge dans sa partie postérieure. Cette peau est rayée de petites lignes de duvet noir ; les joues ou côtés de la tête sont couverts d’un duvet noir, et entre le bec et les yeux, derrière les coins du bec, il y a de chaque côté une tache d’un pourpre brun ; à la partie supérieure du haut du cou, il y a de chaque côté une petite ligne longitudinale de duvet noir, et l’espace contenu entre ces deux lignes est d’un jaune terne ; les côtés du haut du cou sont d’une couleur rouge, qui se change en descendant par nuances en jaune ; au-dessous de la partie nue du cou est une espèce de collier ou de fraise, formée par des plumes douces assez longues et d’un cendré foncé ; ce collier, qui entoure le cou entier et descend sur la poitrine, est assez ample pour que l’oiseau puisse, en se resserrant, y cacher son cou et partie de sa tête, comme dans un capuchon, et c’est ce qui a fait donner à cet oiseau le nom de moine[1] par quelques naturalistes ; les plumes de la poitrine, du ventre, des cuisses, des jambes, et celles du dessous de la queue sont blanches et teintes d’un peu d’aurore ; celles du croupion et du dessus de la queue varient, étant noires dans quelques individus et blanches dans d’autres ; les autres plumes de

  1. « Vultur monachus. Monck. Rex Warwarum. Avem Moritzburgi vidi cujus figura in aviario picto Bareithano. Calvitium quasi rasum habet. Collum nudum in vaginâ cutaneâ, plumis cinereis lanatis simbriatâ recondere potest. » Klein, Ordo Avi., p. 46.