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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/143

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rayées transversalement de blanc et de noir ; toutes les parties supérieures du cou, du dos, des ailes et de la queue, sont couvertes de plumes d’un brun cendré, plus foncé dans leur milieu et plus clair sur les bords ; les couvertures du dessous des ailes sont d’un brun sombre avec des taches blanches ; les plumes de la queue sont croisées par-dessus de lignes étroites et de couleur obscure, et par-dessous croisées de lignes blanches ; les jambes et les pieds sont d’une couleur cendrée bleuâtre ; les ongles sont noirs et les jambes sont couvertes, jusqu’à la moitié de leur longueur, de plumes d’une couleur obscure. Cet oiseau, ajoute M. Edwards, qui se trouve dans les terres de la baie d’Hudson, fait principalement sa proie des gelinottes blanches. Après avoir comparé cet oiseau, décrit par M. Edwards, avec les buses, soubuses, harpayes et busards, il nous a paru différer de tous par la forme de son corps et par ses jambes courtes. Il a le port de l’aigle et les jambes courtes comme le faucon, et bleues comme le lanier. Il semble donc qu’il vaudrait mieux le rapporter au genre du faucon ou à celui du lanier, qu’au genre de la buse. Mais comme M. Edwards est un des hommes du monde qui connaissent le mieux les oiseaux, et qu’il a rapporté celui-ci aux buses, nous avons cru devoir ne pas tenir à notre opinion et suivre la sienne : c’est par cette raison que nous plaçons ici cet oiseau à la suite des buses.


L’ÉPERVIER

Quoique les nomenclateurs aient compté plusieurs espèces d’éperviers, nous croyons qu’on doit les réduire à une seule[NdÉ 1]. M. Brisson fait mention de quatre espèces ou variétés, savoir : l’épervier commun, l’épervier tacheté, le petit épervier et l’épervier des alouettes ; mais nous avons reconnu que cet épervier des alouettes n’est que la cresserelle femelle. Nous avons trouvé de même que le petit épervier n’est que le tiercelet ou mâle de l’épervier commun, en sorte qu’il ne reste plus que l’épervier tacheté, qui n’est qu’une variété accidentelle de l’espèce commune de l’épervier. M. Klein[1] est le premier qui ait indiqué cette variété ; il dit que cet oiseau lui fut envoyé du pays de Marienbourg. Il faut donc réduire à l’espèce commune le petit épervier aussi bien que l’épervier tacheté, et séparer de cette espèce l’épervier des alouettes, qui n’est que la femelle de la cresserelle.

  1. Klein, Ordo Avium, p. 53.
  1. Accipiter nisus Briss., ou Nisus communis Cuv. [Note de Wikisource : actuellement Accipiter nisus Linnæus, vulgairement épervier d’Europe] de la famille des Accipitridés, sous-famille des Accipitriens. Les Nisus ont le bec court, fort, festonné sur les bords ; des ailes atteignant à peine la queue, qui est longue ; des tarses beaucoup plus longs que le doigt médian ; des griffes pointues.