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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/149

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les peaux roulées des souris qu’il a avalées. Son cri est fort rauque et finit toujours par des sons aigus, d’autant plus désagréables qu’il les répète plus souvent ; il marque aussi une inquiétude continuelle dès qu’on l’approche et semble s’effaroucher de tout : en sorte qu’on ne peut passer auprès de la volière où il est détenu, sans le voir s’agiter violemment et l’entendre jeter plusieurs cris répétés.


OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT À L’ÉPERVIER ET À L’AUTOUR

I. — L’oiseau qui nous a été envoyé de Cayenne sans aucun nom, et que nous avons désigné sous la dénomination d’épervier à gros bec de Cayenne[NdÉ 1], parce qu’en effet il a plus de rapport à l’épervier qu’à tout autre oiseau de proie ; il est seulement un peu plus gros et d’une forme de corps un peu plus arrondie que l’épervier ; il a aussi le bec plus gros et plus long, les jambes un peu plus courtes ; le dessous de la gorge d’une couleur uniforme et vineuse ; au lieu que l’épervier a cette même partie blanche ou blanchâtre ; mais, du reste, il ressemble assez à l’épervier d’Europe pour qu’on puisse le regarder comme étant d’une espèce voisine, et qui peut-être ne doit son origine qu’à l’influence du climat.

II. — L’oiseau qui nous a été envoyé de Cayenne sans nom, et auquel nous avons cru devoir donner celui de petit autour de Cayenne[NdÉ 2], parce qu’il a été jugé du genre de l’autour par de très habiles fauconniers. J’avoue qu’il nous a paru avoir plus de rapport avec le lanier, tel qu’il a été décrit par Belon, qu’avec l’autour ; car il a les jambes fort courtes et de couleur bleue, ce qui fait deux caractères du lanier, mais peut-être n’est-il réellement ni lanier ni autour. Il arrive tous les jours qu’en voulant rapporter des oiseaux ou des animaux étrangers aux espèces de notre climat, on leur donne des noms qui ne leur conviennent pas, et il est très possible que cet oiseau de Cayenne soit d’une espèce particulière et différente de celle de l’autour et du lanier.

III. — L’oiseau de la Caroline, donné par Catesby[1] sous le nom d’épervier des pigeons[NdÉ 3], qui a le corps plus mince que l’épervier ordinaire, l’iris

  1. Pigeon hawk. Nat. hist. of Carol., by Marc Catesby, t. Ier, page 3, pl. iii, avec une figure coloriée.
  1. Falco magnirostris Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Rupornis magnirostris Gmelin, vulgairement buse à gros bec].
  2. Morphnus cayennensis Cuv. [Note de Wikisource : actuellement Leptodon cayanensis Latham, vulgairement bec-en-croc de Cayenne].
  3. Astur columbarius Cuv. [Note de Wikisource : actuellement Falco columbarius Linnæus, vulgairement faucon émerillon].