Aller au contenu

Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT AU GERFAUT ET AUX FAUCONS

I. — Le faucon d’Islande, que nous avons dit être une variété dans l’espèce de notre faucon commun, et qui n’en diffère en effet qu’en ce qu’il est un peu plus grand et plus fort.

II. — Le faucon noir, qui se prend au passage à Malte, en France, en Allemagne, dont nous avons parlé, et que MM. Frisch[1] et Edwards[2] ont indiqué et décrit, qui nous paraît être d’une espèce étrangère et différente de celle de notre faucon commun[NdÉ 1] ; j’observerai que la description qu’en donne M. Edwards est exacte, mais que M. Frisch n’est pas fondé à prononcer que ce faucon doit être sans doute le plus fort des oiseaux de proie de sa grandeur, parce que près de l’extrémité du bec supérieur il y a une espèce de dent triangulaire ou de pointe tranchante, et que les jambes sont garnies de plus grands doigts et ongles qu’aux autres faucons ; car en comparant les doigts et les ongles de ce faucon noir, que nous avons en nature, avec ceux de notre faucon, nous n’avons pas trouvé qu’il y eût de différence ni pour la grandeur ni pour la force de ces parties ; et, en comparant de même le bec de ce faucon noir avec le bec de nos faucons, nous avons trouvé que dans la plupart de ceux-ci il y avait une pareille dent triangulaire vers l’extrémité de la mandibule supérieure ; en sorte qu’il ne diffère point à ces deux égards du faucon commun, comme M. Frisch semble l’insinuer ; au reste, le faucon tacheté dont M. Edwards donne la description et la figure[3], et qu’il dit être du même climat que le faucon noir, c’est-à-dire des terres de la baie d’Hudson, ne nous paraît être en effet que le faucon-sors ou jeune de cette même espèce, et par conséquent ce n’est qu’une variété produite dans les couleurs par la différence de l’âge, et non pas une variété réelle ou variété de race dans cette espèce. On nous a assuré que la plupart de ces faucons noirs arrivent du côté du midi ; cependant nous en avons vu un qui avait été pris sur les côtes de l’Amérique septentrionale, près du banc de Terre-Neuve ; et comme M. Edwards dit qu’il se trouve aussi dans les terres voisines de la baie d’Hudson, on peut croire que l’espèce est fort répandue, et qu’elle fréquente également les climats chauds, tempérés ou froids.

  1. Frisch, t. Ier pl. lxxxiii.
  2. Edwards, t. Ier, p. 4, pl. iv.
  3. Edwards, t. Ier, p. 3, pl. iii.
  1. Le faucon noir n’est que l’état jeune du faucon commun, remarquable par sa couleur qui est beaucoup plus foncée que celle de l’adulte.