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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/167

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Nous observerons que cet oiseau, que nous avons eu en nature, avait les pieds d’un bleu bien décidé, et que ceux que l’on trouve représentés dans les planches enluminées de MM. Edwards et Frisch avaient les pieds jaunes ; cependant il n’est pas douteux que ce ne soient les mêmes oiseaux : nous avons déjà reconnu, en examinant les balbuzards, qu’il y en avait à pieds bleus et d’autres à pieds jaunes ; ce caractère est donc beaucoup moins fixe qu’on ne l’imaginait ; il en est de la couleur des pieds à peu près comme de celle du plumage, elle varie souvent avec l’âge ou par d’autres circonstances.

III. — L’oiseau qu’on peut appeler le faucon rouge des Indes orientales, très bien décrit par Aldrovande[1], et à peu près dans les termes suivants : La femelle, qui est d’un tiers plus grosse que le mâle, a le dessus de la tête large et presque plat : la couleur de la tête, du cou, de tout le dos et du dessus des ailes est d’un cendré tirant sur le brun ; le bec est très gros, quoique le crochet en soit assez petit ; la base du bec est jaune, et le reste jusqu’au crochet est de couleur cendrée ; la pupille des yeux est très noire, l’iris brune, la poitrine entière, la partie supérieure du dessus des ailes, le ventre, le croupion et les cuisses sont d’un orangé presque rouge : il y a cependant au-dessus de la poitrine, sous le menton, une tache longue de couleur cendrée, et quelques petites taches de cette même couleur sur la poitrine : la queue est rayée de bandes en demi-cercle, alternativement brunes et cendrées ; les jambes et les pieds sont jaunes, et les ongles noirs. Dans le mâle toutes les parties rouges sont plus rouges, et toutes les parties cendrées sont plus brunes ; le bec est plus bleu et les pieds sont plus jaunes. Ces faucons, ajoute Aldrovande, avaient été envoyés des Indes orientales au grand-duc Ferdinand, qui les fit dessiner vivants. Nous devons observer ici que Tardif[2], Albert[3] et Crescent[4] ont parlé du faucon rouge comme d’une espèce ou d’une variété qu’on connaissait en Europe, et qui se trouve dans les pays de plaines et de marécages ; mais ce faucon rouge n’est pas assez bien décrit pour qu’on puisse dire si c’est le même que le faucon rouge des Indes, qui pourrait bien voyager et venir en Europe comme le faucon passager.

IV. — L’oiseau[NdÉ 1] indiqué par Willughby[5] sous la dénomination de falco indicus cirrhatus, qui est plus gros que le faucon, et presque égal à l’autour ; qui a sur la tête une houppe dont l’extrémité se divise en deux parties

  1. « Falco rubeus indicus. » Aldrov., Avi., p. 494, fig. p. 495 et 496.
  2. Rouge faucon est souvent trouvé ès lieux pleins et en marais ; il est hardi, mais difficile à gouverner. Fauconnerie de Tardif, première partie, ch. iii.
  3. Albert, verso 23, cap. xii.
  4. Petr. Crescentius, lib. x, cap. iv.
  5. Willughby, Ornithol., p. 48.
  1. C’est le Falco cirrhatus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Nisaetus cirrhatus Gmelin, vulgairement aigle huppé].