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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/312

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cela a passé en proverbe, et que l’on dit des personnes qui montrent ce caractère qu’ils font de la canepetière[1].

Lorsque ces oiseaux soupçonnent quelque danger, ils partent et font un vol de deux ou trois cents pas, très raide et fort près de terre ; puis, lorsqu’ils sont posés, ils courent si vite qu’à peine un homme les pourrait atteindre[2].

La chair de la petite outarde est noire et d’un goût exquis ; M. Klein nous assure que les œufs de la femelle qu’il a eue étaient très bons à manger, et il ajoute que la chair de cette femelle était meilleure que celle de la femelle du petit coq de bruyère[3], ce dont il pouvait juger par comparaison.

Quant à l’organisation intérieure, elle est à peu près la même, suivant Belon, que dans le commun des granivores[4].


OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT AUX OUTARDES

I.LE LOHONG OU L’OUTARDE HUPPÉE D’ARABIE.

L’oiseau que les Arabes appellent lohong[NdÉ 1] et que M. Edwards a dessiné et décrit le premier, est à peu près de la grosseur de notre grande outarde ; il a, comme elle, trois doigts à chaque pied, dirigés de même, seulement un peu plus courts ; les pieds, le bec et le cou plus longs, et paraît en général modelé sur des proportions plus légères.

Le plumage de la partie supérieure du corps est plus brun, et semblable à celui de la bécasse, c’est-à-dire fauve, rayé de brun foncé, avec des taches blanches en forme de croissant sur les ailes ; le dessous du corps est blanc, ainsi que le contour de la partie supérieure de l’aile ; le sommet de la tête, la gorge et le devant du cou, ont des raies transversales d’un brun obscur sur un fond cendré ; le bas de la jambe, le bec et les pieds sont d’un brun clair et jaunâtre ; la queue est tombante comme celle de la perdrix et traversée par une bande noire : les grandes pennes de l’aile et la huppe sont de cette même couleur.

Cette huppe est un trait fort remarquable dans l’outarde d’Arabie ; elle est

  1. Idem, ibidem.
  2. Idem, ibidem.
  3. Klein, Ordo Avium, p. 18.
  4. Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 233.
  1. Otis arabs L. [Note de Wikisource : actuellement Ardeotis arabs Linnæus, vulgairement outarde arabe].