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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/317

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fraise ; du reste, il est de la même grosseur que celui-ci ; il a la tête noire, la huppe d’un bleu foncé, le dessus du corps et des ailes jaune, tacheté de brun, la queue d’une couleur plus claire, rayée transversalement de noir, le ventre blanc et la bec fort, ainsi que les jambes.

Le petit rhaad ne diffère du grand que par sa petitesse (n’étant pas plus gros qu’un poulet ordinaire), par quelques variétés dans le plumage, et parce qu’il est sans huppe ; mais, avec tout cela, il serait possible qu’il fût de la même espèce que le grand, et qu’il n’en différât que par le sexe. Je fonde cette conjecture : 1o sur ce qu’habitant le même climat il n’a point d’autre nom ; 2o sur ce que dans presque toutes les espèces d’oiseaux, excepté les carnassiers, le mâle paraît avoir une plus grande puissance de développement, qui se marque au dehors par la hauteur de la taille, par la force des muscles, par l’excès de certaines parties, telles que les membranes charnues, les éperons, etc., par les huppes, les aigrettes et les fraises qui sont, pour ainsi dire, une surabondance d’organisation, et même par la vivacité des couleurs du plumage.

Quoi qu’il en soit, on a donné au grand et au petit rhaad le nom de saf-saf. Rhaad signifie le tonnerre en langage africain, et exprime le bruit que font tous ces oiseaux en s’élevant de terre ; et saf-saf celui qu’ils font avec leurs ailes lorsqu’ils sont en plein vol[1].


  1. Voyez Thomas Shaw, Travels, etc., p. 252.