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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/347

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un grand nombre de différences, surtout dans les couleurs du plumage, d’après lesquelles ils ont formé une multitude de races diverses, qu’ils estiment d’autant plus que leurs couleurs sont plus belles ou plus rares, telles que les dorées et les argentées ; la blanche à huppe noire, et la noire à huppe blanche ; les agates et les chamois ; les ardoisées ou périnettes ; celles à écailles de poisson et les herminées ; la poule veuve, qui a de petites larmes blanches semées sur un fond rembruni ; la poule couleur de feu ; la poule pierrée, dont le plumage fond blanc est marqueté de noir ou de chamois, ou d’ardoise ou de doré, etc. ; mais je doute fort que ces différences soient assez constantes et assez profondes pour constituer des espèces vraiment différentes, comme le prétendent quelques curieux, qui assurent que plusieurs des races ci-dessus ne propagent point ensemble.

3o Le coq sauvage de l’Asie : c’est sans doute celui qui approche le plus de la souche originaire des coqs de ce climat ; car n’ayant jamais été gêné par l’homme ni dans le choix de sa nourriture, ni dans sa manière de vivre, qu’est-ce qui aurait pu altérer en lui la pureté de la première empreinte ? Il n’est ni des plus grands, ni des plus petits de l’espèce, mais sa taille est moyenne entre les différentes races. Il se trouve, comme nous l’avons dit ci-devant, en plusieurs contrées de l’Asie, en Afrique et dans les îles du cap Vert : nous n’en avons pas de description assez exacte pour pouvoir le comparer à notre coq. Je dois recommander ici aux voyageurs qui se trouveront à portée de voir ces coqs et poules sauvages, de tâcher de savoir si elles font des nids, et comment elles les font. M. Lottinger, médecin à Sarrebourg, qui a fait de nombreuses et très bonnes observations sur les oiseaux, m’a assuré que nos poules, lorsqu’elles sont en pleine liberté, font des nids, et qu’elles y mettent autant de soin que les perdrix.

4o L’acoho ou coq de Madagascar : les poules de cette espèce sont très petites, et cependant leurs œufs sont encore plus petits à proportion, puisqu’elles en peuvent couver jusqu’à trente à la fois[1].

5o Poule naine de Java, de la grosseur d’un pigeon[2] : il y a quelque apparence que la petite poule anglaise pourrait bien être de la même race que cette poule de Java dont parlent les voyageurs ; car cette poule anglaise est encore plus petite que notre poule naine de France, n’étant en effet pas plus grosse qu’un pigeon de moyenne grosseur. On pourrait peut-être encore ajouter à cette race la petite poule du Pégu, que les voyageurs disent n’être pas plus grosse qu’une tourterelle, et avoir les pieds rogneux, mais le plumage très beau.

6o Poule de l’isthme de Darien, plus petite que la poule commune ; elle a

  1. Hist. gén. des Voyages, t. VIII, p. 603-606.
  2. Collection académique, partie étrangère, t. III, p. 452.