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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/355

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    chair n’étant pas très bonne. » C’est là une grave erreur. En Cochinchine, notamment, le coq sauvage est réputé pour le meilleur gibier du pays ; sa chair est plus foncée que celle des coqs domestiques, mais le léger goût de sauvage qu’elle possède la rend beaucoup plus agréable. Comme saveur, je n’hésite pas à placer le coq sauvage, surtout jeune, au-dessus du faisan.

    Gallus Stanleyi [Note de Wikisource : actuellement Gallus lafayettii Lesson, vulgairement coq de Lafayette]. Cette espèce paraît être limitée à l’île de Ceylan. Elle dérive probablement de la précédente. Le mâle ne diffère que par sa poitrine brun rougeâtre, rayée de noir foncé. La poule est encore plus ressemblante à celle de l’espèce précédente.

    Gallus furcatus Temm. [Note de Wikisource : actuellement Gallus varius Shaw, vulgairement coq de Java]. C’est le Ayam-alas ou Gangégar des Javanais. « Il a les plumes de la collerette longues, mais non pointues, d’un vert foncé, à éclat métallique et entourées d’un liséré étroit d’un noir de satin ; les plumes longues et étroites de l’épaule et des couvertures supérieures des ailes d’un vert noir brillant, bordées d’une bande large d’un jaune doré foncé, très vif ; les plumes du croupion très longues, d’un vert noir brillant au milieu, et bordées de jaune clair ; les grandes couvertures et toutes les plumes de la face inférieure du corps d’un noir foncé, très brillant ; les rémiges primaires d’un noir brun, les secondaires brunes, bordées en dehors de jaune fauve ; les plumes de la queue d’un vert métallique, à reflets superbes ; l’œil jaune clair ; les parties nues des joues rouges, bordées en dehors et en bas de jaune doré ; la crête bleue à sa base, violette à sa pointe ; la mandibule supérieure noire, l’inférieure jaune ; les pattes d’un gris bleuâtre clair. »

    La poule est dépourvue de crête et d’appendices gutturaux ; ses joues sont couvertes de plumes ; « la tête et le cou sont gris brun ; les plumes du manteau vert doré, bordées de gris brun, avec la tige rayée de jaune d’or ; les grandes couvertures et les rémiges secondaires sont d’un gris foncé, brillant, moirées de jaune ; les rémiges primaires sont brunâtres, les rectrices brunes, à reflets verdâtres et bordées de noir. La gorge est blanche ; la poitrine et le ventre sont couleur isabelle. »

    Le coq de Java est plus petit que le coq de Bankiva, mais il est beaucoup plus beau. On ne le trouve qu’à Java et à Sumatra. Il vit dans la profondeur des forêts et est entièrement sauvage. D’après Berstein, au moindre bruit qui lui est suspect il se sauve en courant dans la profondeur des fourrés, sans s’envoler. On l’entend, mais on ne le voit que rarement. « C’est le matin qu’on y réussit le mieux. À ce moment, l’oiseau, se croyant le plus en sûreté, quitte les fourrés et va chercher dans des endroits découverts les graines, les bourgeons, les insectes dont il se nourrit. On le voit souvent en quête de termites, dont il est très friand. » Le coq de Java est très difficile à apprivoiser ; d’après Berstein, « quand on fait couver ses œufs par des poules domestiques, les jeunes, à peine grands, profitent de la première occasion pour s’échapper ». D’après Brehm, le coq de Java ne s’est jamais reproduit en Europe, « malgré toutes les tentatives qu’on a faites ».

    Gallus Sonnerati [Note de Wikisource : actuellement Gallus sonneratii Temminck, vulgairement coq de Sonnerat]. Cette espèce est répandue sur le continent indien où elle est connue sous le nom de Katukoli. Elle « diffère des autres espèces par la forme de sa collerette. Les plumes en sont longues, étroites, mais arrondies et non pointues à leur extrémité ; leur lige s’élargit, forme un disque corné, puis s’amincit pour s’élargir de nouveau. Les barbes en sont gris foncé, les tiges et leur première dilatation d’un blond brillant ; la dilatation terminale est d’un jaune roux vif. Il a les plumes longues et étroites du dos d’un brun noir, semées de taches plus claires ; les petites couvertures des ailes dépourvues de barbes et d’un brun châtain brillant sur les tiges qui sont aplaties ; les plumes du croupion, grises, à tiges et à liséré plus clairs ; les plus externes rouges, à tiges et à liséré jaunes ; les rémiges d’un gris sale, à tige et à liséré plus clairs ; les couvertures supérieures de la queue d’un vert foncé, brillant ; les plumes de la face inférieure du corps d’un gris noir ; celles des flancs jaunes ou brun rouge sur le milieu et les bords ; l’œil jaune brun clair ; la crête rouge ; le bec jaunâtre ; les pattes d’un jaune clair. Ce coq a 66 centimètres de long ; la longueur de l’aile est de 26 centimètres, celle de la queue de 41. La poule a le dos d’un brun foncé, assez uniforme, les lisérés et les raies foncées des plumes y étant très peu visibles ; la gorge blanche ; les plumes du ventre et de la poitrine d’un gris jaunâtre clair, bordées de noir ; les rémiges primaires d’un brun foncé ; les secondaires rayées de brun et de noir ; les rectrices d’un brun noir, ponctuées et moirées de brun foncé. »