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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/541

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est le coyolcozque, espèce de colin ; et Fernandez, comme nous l’avons vu, met les colins au nombre des perdrix[1].

Je n’insiste sur tout ceci que pour faire sentir et éviter, s’il est possible, un grand inconvénient de nomenclature. Un méthodiste ne veut pas qu’une seule espèce, quelque anomale qu’elle soit, échappe à sa méthode : il lui assigne donc parmi ses classes et ses genres la place qu’il croit lui convenir le mieux ; un autre, qui a imaginé un autre système, en fait autant avec le même droit ; et pour peu que l’on connaisse le procédé des méthodes et la marche de la nature, on comprendra facilement qu’un même oiseau pourra très bien être placé par trois méthodistes dans trois classes différentes, et n’être nulle part à sa place.

Lorsque nous aurons vu l’oiseau ou les oiseaux dont il s’agit ici, et surtout lorsque nous aurons l’occasion de les voir vivants, nous les rapprocherons des espèces avec lesquelles ils nous paraîtront avoir le plus de rapport soit par la forme extérieure, soit par les mœurs et les habitudes naturelles.

Au reste, le colenicui est de la grosseur de notre caille, selon M. Brisson ; mais il paraît avoir les ailes un peu plus longues : il est brun sur le corps, gris sale et noir par-dessous ; il a la gorge blanche et des espèces de sourcils blancs.

VII.L’OCOCOLIN OU PERDRIX DE MONTAGNE DU MEXIQUE[2].

Cette espèce[NdÉ 1], que M. Seba a prise pour le rollier huppé du Mexique[3], s’éloigne encore plus de la caille, et même de la perdrix, que le précédent : elle est beaucoup plus grosse, et sa chair n’est pas moins bonne que celle de la caille, quoique fort au-dessous de celle de la perdrix. L’ococolin se rapproche un peu de la perdrix rouge, par la couleur de son plumage, de son bec et de ses pieds : celle du corps est un mélange de brun, de gris clair et de fauve ; celle de la partie inférieure des ailes est cendrée ; leur partie supérieure est semée de taches obscures, blanches et fauves, de même que la tête et le cou. Il se plaît dans les climats tempérés et même un peu froids, et ne saurait vivre ni se perpétuer dans les climats brûlants. Fernandez parle encore d’un autre ococolin, mais qui est un oiseau tout différent[4].


  1. « Colin genera (quas coturnices vocant Hispani, quoniam nostralibus sunt similes, etsi ad perdicum species sint citra dubium referendæ). » Cap. xxxix.
  2. Voyez Fernandez, chap. lxxxv. Brisson, t. Ier, p. 226.
  3. Voyez l’Ornithologie de Brisson, t. II, p. 84. En général, les rolliers ont le bec plus droit et la queue plus longue que les perdrix.
  4. « Ococolin genus pici, rostro longo et acuto… vivit in Telzcocanarum sylvarum arboribus, ubi sobolem educat : non cantillat. » Fernandez, cap. ccxi.
  1. Tetrao nævius de Gmelin, espèce mal déterminée [Note de Wikisource : actuellement Dendrortyx barbatus Gould, vulgairement colin barbu].