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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/560

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pigeons de volière, et quoiqu’ils prospèrent mieux dans les climats chauds, ils ne laissent pas de réussir dans les pays froids, tout dépendant des soins qu’on leur donne, et ce qui prouve que l’espèce en général ne craint ni le chaud ni le froid, c’est que le pigeon sauvage ou biset se trouve également dans presque toutes les contrées des deux continents[1].

Le pigeon brun de la Nouvelle-Espagne[NdÉ 1], indiqué par Fernandez sous le nom mexicain cehoilotl[2], qui est brun partout, excepté la poitrine et les extrémités des ailes qui sont blanches, ne nous paraît être qu’une variété du biset : cet oiseau du Mexique a le tour des yeux d’un rouge vif, l’iris noir, et les pieds rouges ; celui que le même auteur[3] indique sous le nom de hoilotl, qui est brun, marqué de taches noires, n’est vraisemblablement qu’une variété d’âge ou de sexe du précédent ; et un autre du même pays, appelé kacahoilotl, qui est bleu sur toutes les parties supérieures, et rouge sur la poitrine et le ventre, n’est peut-être encore qu’une variété de notre pigeon sauvage[4], et tous trois me paraissent appartenir à l’espèce de notre pigeon d’Europe.

Le pigeon indiqué par M. Brisson[5] sous le nom de pigeon violet de la Martinique[NdÉ 2], et qui est représenté sous ce même nom de pigeon de la Martinique, ne nous paraît être qu’une très légère variété de notre pigeon commun. Celui que ce même auteur[6] appelle simplement pigeon de la Martinique, et qui est représenté sous la dénomination de pigeon roux de Cayenne[NdÉ 3], ne forment ni l’un ni l’autre des espèces différentes de celle

  1. Les oiseaux que les habitants de nos îles de l’Amérique appellent ramiers sont les vrais bisets de l’Europe : ils sont passagers et ne s’arrêtent jamais longtemps en un lieu ; ils suivent les graines qui ne mûrissent pas en même temps dans tous les endroits des îles ; ils branchent et nichent sur les plus hauts arbres deux ou trois fois l’année… il n’est pas croyable combien les chasseurs en tuent. Lorsqu’ils mangent de bonnes graines, ils sont gras et d’aussi bon goût que les pigeons d’Europe ; mais ceux qui se nourrissent de graines amères, comme de celles de l’acomat, sont amers comme de la suie. Du Tertre, Hist. des Antilles, t. II, p. 256. — Il y a des pigeons, sur la côte de Guinée, qui sont des plus communs, tels que nos pigeons des champs, et qui ne laissent pas d’être un fort bon manger. Bosman, Voyage de Guinée, p. 242. Il y a aux îles Maldives quantité de pigeons… Il y a à Calicut des pigeons fort gros et des paons sauvages. Voyage de Pyrard, p. 131 et 426.
  2. Fernandez, Hist. nov. Hisp., cap. cxxvii, p. 42.
  3. Ibidem, cap. lvi, p. 26 ; et cap. lx, p. 57.
  4. Ibidem, cap. clix, p. 46.
  5. « Columba castaneo violacea ; ventre rufescente ; remigibus interius rufis… Columba violacea Martinicana. » Le pigeon violet de la Martinique. Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 129, planche xii, fig. 1. — Perdrix rousse. Du Tertre, Hist. des Antilles, t. II, p. 254.
  6. « Columba superne fusco-rufescens, inferne dilute fulvo-vinacea ; torque violaceo aureo ; maculis in utrâque alâ nigris ; rectricibus lateralibus tæniâ transversâ nigrâ donatis, apice albis… Columba Martinicana. » Le pigeon de la Martinique. On l’appelle à la Martinique perdrix. Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 103 et 104.
  1. Columba mexicana L. [Note de Wikisource : identification incertaine].
  2. Columba martinica L. [Note de Wikisource : actuellement Geotrygon montana Linnæus, vulgairement colombe rouviolette].
  3. Columba martinica L. [Note de Wikisource : actuellement Geotrygon montana Linnæus, vulgairement colombe rouviolette].