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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/562

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voisine de la précédente, et pourrait bien même n’en être qu’une variété de sexe ou d’âge[NdÉ 1].

Le pigeon vert d’Amboine, décrit par M. Brisson[1], est de la grosseur d’une tourterelle ; et quoique différent par la distribution des couleurs de celui auquel nous avons donné le même nom, il ne peut cependant être regardé que comme une autre variété de l’espèce de notre pigeon d’Europe, et il y a toute apparence que le pigeon vert de l’île Saint-Thomas[NdÉ 2], indiqué par Marcgrave[2], qui est de la même grandeur et figure que notre pigeon d’Europe, mais qui en diffère, ainsi que de tous les autres pigeons, par ses pieds couleur de safran, est cependant encore une variété du pigeon sauvage. En général, les pigeons ont tous les pieds rouges ; il n’y a de différence que dans l’intensité ou la vivacité de cette couleur, et c’est peut-être par maladie ou par quelque autre cause accidentelle, que ce pigeon de Marcgrave les avait jaunes : du reste, il ressemble beaucoup aux pigeons verts des Philippines et d’Amboine, de nos planches enluminées. Thévenot fait mention de ces pigeons verts dans les termes suivants : « Il se trouve aux Indes, à Agra, des pigeons tout verts, et qui ne diffèrent des nôtres que par cette couleur. Les chasseurs les prennent aisément avec de la glu[3]. »

Le pigeon de la Jamaïque[NdÉ 3], indiqué par Hans Sloane[4], qui est d’un brun pourpré sur le corps, et blanc sous le ventre, et dont la grandeur est à peu près la même que celle de notre pigeon sauvage, doit être regardé comme une simple variété de cette espèce, d’autant plus qu’on ne le trouve pas à la Jamaïque en toutes saisons, et qu’il n’y est que comme oiseau de passage.

Un autre[NdÉ 4] qui se trouve dans le même pays de la Jamaïque, et qui n’est encore qu’une variété de notre pigeon sauvage, c’est celui qui a été indiqué par Hans Sloane[5], et ensuite par Catesby[6], sous la dénomination

  1. « Columba viridi-olivacea ; dorso castaneo ; remigibus supra nigris infra cinereis, oris exterioribus flavis ; pedibus nudis… Columba viridis Amboinensis. » Le pigeon vert d’Amboine. Idem, ibidem, avec une figure, planche x, fig. 2.
  2. « Columbæ sylvestris species ex insulâ Sancti Thomæ. » Marcgrave, Hist. nat. Brasil., p. 213.
  3. Voyages de Thévenot, t. III, p. 73.
  4. « Columba minor ventre candido. » Sloane, Jamaïc., p. 303, planche cclxii, fig. 1. — « Columba media ventre candido. » Browne, Nat. Hist. of Jamaïc., p. 469.
  5. « Columba minor, capite albo. » Goritas, de Oviedo. Sloane, Jamaïc., p. 303, planche cclxi, fig. 2.
  6. Pigeon à la couronne blanche. Catesby, Hist. de la Caroline, t. Ier, p. 25, planche xxv, avec une bonne figure coloriée.
  1. No 163 des Planches enluminées de Buffon.
  2. Columba Sancti Thomæ L. [Note de Wikisource : actuellement Treron sanctithomae Gmelin, vulgairement colombar de Sao Tomé].
  3. Columba jamaïcensis L. [Note de Wikisource : actuellement Leptotila jamaicensis Linnæus, vulgairement colombe de la Jamaïque].
  4. Columba leucocephala L. [Note de Wikisource : actuellement Patagioenas leucocephala Linnæus, vulgairement pigeon à couronne blanche].