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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/624

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plumes : apparemment qu’il la vit au temps de la mue, et cela confirme ce que j’ai dit de celle des pies ordinaires.

Willughby a vu dans la ménagerie du roi d’Angleterre des pies brunes ou roussâtres[1], qui peuvent passer pour une seconde variété de l’espèce ordinaire.


OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT À LA PIE

I.LA PIE DU SÉNÉGAL[2].

Elle[NdÉ 1] est un peu moins grosse que la nôtre, et cependant elle a presque autant d’envergure, parce que ses ailes sont plus longues à proportion ; sa queue est, au contraire, plus courte, du reste conformée de même. Le bec, les pieds et les ongles sont noirs, comme dans la pie ordinaire, mais le plumage est très différent : il n’y entre pas un seul atome de blanc, et toutes les couleurs en sont obscures ; la tête, le cou, le dos et la poitrine sont noirs, avec des reflets violets ; les pennes de la queue et les grandes pennes des ailes sont brunes ; tout le reste est noirâtre plus ou moins foncé.

II.LA PIE DE LA JAMAÏQUE[3].

Cet oiseau[NdÉ 2] ne pèse que six onces, et il est d’environ un tiers plus petit que la pie commune, dont il a le bec, les pieds et la queue.

Le plumage du mâle est noir, avec des reflets pourpres ; celui de la femelle est brun, plus foncé sur le dos et sur toute la partie supérieure du corps, moins foncé sous le ventre.

Ils font leur nid sur les branches des arbres : on en trouve dans tous les districts de l’île, mais plus abondamment dans les lieux les plus éloignés du bruit ; c’est de là qu’après avoir fait leur ponte et donné naissance à une génération nouvelle pendant l’été, ils se répandent l’automne dans les habitations et arrivent en si grand nombre que l’air en est quelquefois obscurci. Ils volent ainsi en troupes l’espace de plusieurs milles, et partout où ils se

  1. Ornithologie, à l’endroit cité.
  2. Voyez l’Ornithologie de M. Brisson, t. II, p. 40.
  3. On lui a donné le nom de pie, de choucas, de merops et de merle des Barbades. Voyez Brown, Natural History of Jamaïc. — Catesby, Histoire naturelle de la Caroline, t. Ier, p. 12. — M. Klein a copié la traduction française avec des fautes, p. 60 de l’Ordo avium. Voyez aussi M. Brisson, t. II, p. 41.
  1. Corvus senegalensis L. [Note de Wikisource : actuellement Ptilostomus afer Linnæus, vulgairement piapiac africain].
  2. D’après Cuvier, « c’est, à la fois, le Gracula quiscula L. et le Gracula barita Lath. » [Note de Wikisource : actuellement Quiscalus lugubris Swainson, vulgairement quiscale merle ; les quiscales ne sont pas apparentés aux corvidés].