Aller au contenu

Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/684

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont M. Brisson a fait sa septième espèce[1], est le même oiseau que le gobemouche huppé du cap de Bonne-Espérance du même M. Brisson[2].

2o Je retrancherai le troupiale de Bengale, qui est le neuvième de M. Brisson[3], puisque cet auteur s’est aperçu lui-même que c’était sa seconde espèce d’étourneau.

3o Je retrancherai encore le troupiale à queue fourchue, qui est le seizième de M. Brisson[4], et la grive noire de Seba[5] : tout ce qu’en dit ce dernier, c’est qu’il surpasse de beaucoup la grive en grosseur, que son plumage est noir, qu’il a le bec jaune, le dessous de la queue blanc, le dessus, ainsi que le dos, comme voilé par une légère teinte de bleu, et une queue longue, large et fourchue ; enfin, qu’à la différence près dans la forme de la queue et dans la grosseur du corps, il avait beaucoup de rapport à notre grive d’Europe : or, je ne vois rien dans tout cela qui ressemble à un troupiale, et la figure donnée par Seba, et que M. Brisson trouve très mauvaise, ne ressemble pas plus à un troupiale qu’à une grive.

4o Je retrancherai le carouge bleu de Madras[6], parce que, d’une part, il m’est fort suspect à raison du climat ; que, de l’autre, la figure ni la description de M. Ray n’ont absolument rien qui caractérise un carouge, et que même il n’en a pas le plumage : il a, selon cet auteur, la tête, la queue et les ailes de couleur bleue, mais la queue d’une teinte plus claire ; le reste du plumage est noir ou cendré, excepté cependant le bec et les pieds, qui sont roussâtre.

5o Enfin, je retrancherai le troupiale des Indes[7], non seulement à cause de la différence du climat, mais encore pour d’autres raisons tout aussi fortes qui me l’ont fait placer ci-dessus entre les rolliers et les oiseaux de Paradis.

Au reste, quoiqu’on ait réuni dans un même genre avec les troupiales, comme je l’ai dit plus haut, les cassiques, les baltimores et les carouges, il ne faut pas croire que ces divers oiseaux n’aient pas des différences, et même assez caractérisées, pour constituer de petits genres subordonnés, puisqu’ils en ont eu assez pour qu’on leur donnât des noms différents. En général, je suis en état d’assurer, d’après la comparaison faite d’un assez grand nombre de ces oiseaux, que les cassiques ont le bec plus fort, ensuite les troupiales, puis les carouges. À l’égard des baltimores, ils ont le bec non seulement

  1. Ornithologie, t. II, p. 92.
  2. Ibidem, p. 418, le mâle ; et 414, la femelle : il ajoute que si les deux longues pennes de la queue manquaient dans ces deux individus, c’est ou parce qu’elles n’étaient pas encore venues, ou parce que la mue ou quelque autre accident les avait fait tomber. Voyez Edwards, planche 325.
  3. Tome II, p. 94.
  4. Ibidem, p. 105.
  5. Tome Ier, p. 102.
  6. M. Brisson, t. II, p. 125. M. Ray lui donne, d’après Petiver, le nom de petit geai bleu, petite pie de Madras ; en langue du pays, Peach caye. Voyez Synopsis avium, p. 195.
  7. Brisson, t. VI, p. 37.