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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/714

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Variétés du loriot.

I.LE COULAVAN[1].

Cet oiseau de la Cochinchine[NdÉ 1] est peut-être un tant soit peu plus gros que notre loriot ; il a aussi le bec plus fort à proportion ; les couleurs du plumage sont absolument les mêmes et distribuées de la même manière partout, excepté sur la couverture des ailes, qui sont entièrement jaunes, et sur la tête, où l’on voit une espèce de fer à cheval noir ; la partie convexe de ce fer à cheval borde l’occiput, et ses branches vont en passant sur l’œil aboutir aux coins de l’ouverture du bec : c’est le trait de dissemblance le plus caractérisé du coulavan, encore retrouve-t-on dans le loriot une tache noire entre l’œil et le bec, qui semble être la naissance de ce fer à cheval. J’ai vu quelques individus coulavans qui avaient le dessus du corps d’un jaune rembruni. Tous ont le bec jaunâtre et les pieds noirs.

II.LE LORIOT DE LA CHINE[2].

Il est un peu moins gros que le nôtre[NdÉ 2] ; mais c’est la même forme, les mêmes proportions et les mêmes couleurs, quoique disposées différemment. La tête, la gorge et la partie antérieure du cou sont entièrement noires[3], et dans toute la queue il n’y a de noir qu’une large bande qui traverse les deux pennes intermédiaires près de leur extrémité, et deux taches situées aussi près de l’extrémité des deux pennes suivantes. La plupart des couvertures des ailes sont jaunes ; les autres sont mi-partie de noir et de jaune ; les plus grandes pennes sont noires dans ce qui paraît au dehors, l’aile étant dans son repos, et les autres sont bordées ou terminées de jaune ; tout le reste du plumage est de cette dernière couleur et de la plus belle teinte.

La femelle[4] est différente, car elle a le front ou l’espace entre l’œil et le bec d’un jaune vif, la gorge et le devant du cou d’une couleur claire plus ou

  1. Les Cochinchinois le nomment couliavan. C’est le cinquante-neuvième merle de M. Brisson, t. II, p. 326.
  2. C’est le loriot de Bengale de M. Brisson, t. II, p. 329, et le black-headed indian icterus de M. Edwards, planche 77.
  3. L’espèce de pièce noire qui couvre la gorge et le devant du cou a, dans la figure d’Edwards, une échancrure de chaque côté, vers le milieu de sa longueur.
  4. C’est l’yellow indian starling d’Edwards, planche 186 ; et d’Albin, t. II, p. 38. M. Edwards lui aurait donné le nom de loriot tacheté, spotted icterus, s’il n’avait cru plus à propos de conserver le nom d’Albin. Il pense que ce pourrait bien être le mottled jay de Madras, et par conséquent le cinquième troupiale de M. Brisson.
  1. Oriolus chinensis Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Oriolus chinensis Linnæus, vulgairement loriot de Chine].
  2. C’est l’Oriolus melanocephalus de Gmelin [Note de Wikisource : actuellement Oriolus xanthornus Linnæus, vulgairement loriot à capuchon noir].