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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/99

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mêmes oiseaux que M. Brisson a nommés faucons à collier, mais ils tiennent plus de la buse que du faucon ou de l’aigle. Ces trois espèces, et surtout la dernière, ont donc été ou méconnues ou confondues, ou très mal nommées ; car le jean-le-blanc ne doit point entrer dans la liste des aigles. L’oiseau saint-martin n’est ni un faucon, comme le dit M. Edwards, ni un lanier, comme le disent MM. Frisch et Brisson, puisqu’il est d’un naturel différent et de mœurs opposées. Il en est de même de la soubuse, qui n’est ni un aigle ni un faucon, puisque ses habitudes sont toutes différentes de celles des oiseaux de ces deux genres : on le reconnaîtra clairement par les faits énoncés dans les articles où il sera question de ces deux oiseaux.

Mais il me paraît qu’on doit joindre à l’espèce du jean-le-blanc, qui nous est bien connue, un oiseau que nous ne connaissons que par les indications d’Aldrovande[1], sous le nom de laniarius, et de Schwenckfeld[2] sous celui de milvus albus. Cet oiseau, que M. Brisson a aussi appelé lanier, me paraît encore plus éloigné du vrai lanier que l’oiseau saint-martin. Aldrovande décrit deux de ces oiseaux, dont l’un est bien plus grand, et a deux pieds depuis le bout du bec jusqu’à celui de la queue, c’est la même grandeur que celle du jean-le-blanc ; et si l’on compare la description d’Aldrovande avec celle que nous avons donnée du jean-le-blanc, je suis persuadé qu’on y trouvera assez de caractères pour présumer que ce laniarius d’Aldrovande pourrait bien être le jean-le-blanc, d’autant que cet auteur, dont l’ornithologie est bonne et très complète, surtout pour les oiseaux de nos climats, ne paraît pas avoir connu le jean-le-blanc par lui-même, puisqu’il n’a fait que l’indiquer d’après Belon[3], duquel il a emprunté jusqu’à la figure de cet oiseau.


OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT AUX AIGLES ET BALBUZARDS

I. — L’oiseau des Grandes Indes dont M. Brisson a donné une description exacte sous le nom d’aigle de Pondichéry[NdÉ 1]. — Nous observerons seulement que, par sa seule petitesse, on aurait dû l’exclure du nombre des aigles, puisqu’il est de moitié moins grand que le plus petit des aigles ; il ressemble au balbuzard par la peau nue qui couvre la base du bec et qui est

  1. Laniarius. Aldrov. Avi., t. I, p. 380 ; Icones, p. 381 et 382.
  2. Milvus albus. Schwenckfeld, Theriotrop. Sil., p. 304. — Le lanier blanc. Brisson, Ornithologie, t. I, p. 367.
  3. Pygargi secundum genus. Aldrov. Avi., t. I, p. 208.
  1. C’est le Falco ponticerianus Gm. [Note de Wikisource : actuellement, Haliastur indus Boddaert, vulgairement milan sacré], de la famille des Accipitridés, sous-famille des Falconiens.