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Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/15

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UNE PAROISSE MODERNE

qu’il a maintenu et soutenu dans les jours les plus difficiles et les plus orageux.

Le lendemain, l’abbé Blyth alla visiter les lieux où il avait fait sa première communion, avant d’être curé titulaire.

L’antique chapelle était démolie, mais il retrouva le même petit groupe de maisons, modestement augmenté de trois ou quatre habitations nouvelles. Certes, le curé Blyth pouvait bien regretter son Saint-Jérôme d’autrefois, car il n’est rien de plus pittoresque, rien qui charme plus le regard que le dernier demi-mille de chemin que l’on fait avant d’arriver au village de La Chapelle, village que nous serions tenté d’appeler ancien, tant nous allons vite de nos jours, tant les choses qui ont à peine un demi-siècle d’existence portent déjà toutes les empreintes, toutes les injures d’une vétusté hâtive, et semblent comme perdues dans la nuit du temps. Ici, la rivière du « Nord » n’a plus de cascades ; elle coule doucement, presque imperceptiblement, entre des bords élargis, couverts de gazons et de feuillages, des eaux pures et bleues comme l’azur d’un beau ciel. On est loin de tout bruit, de toute agitation humaine, et la nature, parfois rétive, qu’on ne peut pas à volonté saisir dans