Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la capitale de chaque province. de manière que bientôt la monarchie possédât un moyen d’instruction que n’ont pas la plupart des pays. Avoir la prétention de doter chaque province d’un musée complet, cela aurait été folie ; il fut donc résolu de rassembler surtout dans la capitale de chaque état les produits naturels de la province, plus ses antiquités et ses chroniques.

Ce qu’il y eut de plus admirable dans cette nouvelle impulsion donnée aux sciences naturelles, c’est que ces musées, maintenant si intéressans, n’ont point été garnis seulement par les dons du gouvernement, mais que la presque totalité des objets qu’ils contiennent sont des présens fait, par des particuliers, soit grands seigneurs, soit simples savans, ou par les états provinciaux. Le gouvernement en général n’a fait que favoriser ces établissemens, il a interposé ses bons offices pour le local, et leur a remis quelques petites sommes ; mais l’entretien a lieu au moyen de souscriptions volontaires ou d’actions. À trois de ces musées provinciaux fut liée la publication d’un ouvrage scientifique et historique, ce sont les musées de Prague, de Gratz et d’Insbruck.

Dans tous, la minéralogie, la géologie et la paléouthologie tiennent une grande place, parce qu’on peut bien plus aisément compléter de pareilles collections que celles de quelques unes des autres branches de l’histoire naturelle. Le musée de Prague, fondé en 1818, est maintenant l’un des plus beaux, grâce aux largesses d’un grand nombre de membres des états, de nobles, de savans et d’amis des sciences. Cent quarante personnes soutiennent cet établissement au moyen d’actions ; la fortune de la Société s’élève à 117,320 fr., et il est administré par M. le comte Sternberg, comme président ; le prince Rodolphe Kinsky, le comte George Buquoy, le comte Jean Kolowrat-Krakowsky, le comte Jos. Thun, le chevalier Tr. de Gerstner, les professeurs Max. Millauer, Jos. Steinmann et l’abbé Benedict Pfeifer. Les conservateurs des collections sont M. Ch. Presl, pour l, partie zoologique et botanique, et M. Fr. Zippe, pour les collections minéralogique et paléonthologique.

Ces dernières renferment toutes les plantes fossiles recueillies et décrite, par M. le comte Sternberg ; un très grand nombre des pétrifications de toute l’Allemagne, une collection géologique, ainsi que des suites géographiques de roches de la Bohème. De plus, M. Zippe a eu la patience de composer probablement la plus riche collection de modèles de cristaux qui existe ; ils sont en gypse verni, et sont au nombre de 5,000.

La bibliothèque contient aussi beaucoup d’ouvrages précieux.