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Page:Bulwer-Lytton - Mon roman, 1887, tome 1.djvu/189

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usage toutes vos expériences, jusqu’au voyage que vous avez fait sur la jument de M. Hazeldean. Et je vois maintenant comment, dans ce village, petit univers où vous vivez, vous avez recueilli tant d’idées générales sur la vie. Monsieur Dde, continua Riccabocca en ôtant son chapeau avec grande cérémonie, si jamais je me trouve engagé dans un dilemme, je m’adresserai à vous plutôt qu’à Machiavel.

— Ah ! s’écria le curé, je ne demanderais qu’un entretien d’une petite heure avec vous sur les erreurs de la relig… »

Mais Riccabocca disparut avec la rapidité de l’éclair


CHAPITRE XVII.

Le lendemain, M. Dale eut une longue conversation avec mistress Fairfield. Il éprouva d’abord quelque difficulté à vaincre sa fierté et à l’amener à accepter les offres de parents qui l’avaient si longtemps dédaignée. Il eût été inutile de faire ressortir aux yeux de la digne femme les avantages matériels attachés à de telles offres. Mais lorsque M. Dale lui eut dit, avec une certaine expression de tristesse :

« Votre père est infirme, vos parents sont vieux : leur plus léger désir doit être un ordre pour vous. »

La veuve inclina la tête en répondant :

« Dieu les bénisse ! J’avais tort, monsieur. « Père et mère honoreras. » Je ne suis pas savante, mais je sais mes commandements. Lenny ira. Sans doute, il m’oubliera bientôt ; peut-être même apprendra-t-il à rougir de moi.

— À cet égard, j’ai toute confiance en lui, » dit le curé.

Et il parvint facilement à rassurer et à consoler la veuve.

L’affaire était à peine décidée que M. Dale tira de son portefeuille une lettre non cachetée que M. Richard Avenel, le comprenant à demi-mot, lui avait remise ; cette lettre était censée envoyée par les grands parents de Léonard. Le curé lui dit :

« Ceci est pour vous ; cette lettre contient quelques valeurs.

— Voulez-vous me la lire, monsieur ?

— Oh ! Léonard vous la lira. »

Lorsque Léonard revint à la maison, ce soir-là, Mme Fairfield lui montra la lettre, qui était ainsi conçue :

« Chère Jeanne,

« M. Dale te dira que nous désirons que Léonard vienne nous voir. Nous sommes heureux d’apprendre que tu te portes bien. Nous te