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Page:Bulwer-Lytton - Mon roman, 1887, tome 2.djvu/152

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Le baron. Ah ! Lansmere ! Vous vous portez candidat pour Lansmere ?

Egerton. J’en ai l’intention.

Le baron. Vous trouverez là, j’en ai peur, beaucoup d’opposition ; la lutte sera vive ; peut-être même ne réussirez-vous pas.

Egerton. S’il en est ainsi, je me résigne, et vous pourrez faire vendre mes domaines.

Le baron (d’un air satisfait). Écoutez, Egerton, je serai trop heureux de vous rendre service.

Egerton (avec hauteur). Non, Lévy, je ne vous demande pas de service. Il ne s’agit des deux côtés que de considérations d’affaires. Si vous préférez que nous réglions nos comptes sur-le-champ, mon homme de loi les examinera. Si vous consentez au délai que je vous propose, mon homme de loi n’aura rien à y voir, et tout ce que je possède, à l’exception de l’estime publique, passera entre vos mains sans discussion.

Le baron. Toujours inflexible et disgracieux. Enfin, service ou non, comme il vous conviendra de nommer la chose, j’accède à vos désirs, pourvu toutefois que vous me permettiez de dresser un nouvel acte, et secondement que nos conventions soient regardées comme non avenues, dans le cas où vous échoueriez dans votre élection.

Egerton. C’est convenu. Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Le baron. Non, si ce n’est que dans le cas où il vous faudrait de l’argent, je suis toujours à votre service.

Egerton. Non, je vous remercie ; je profiterai de ma sortie du ministère pour réduire ma maison. J’ai déjà fait mes calculs et pourvu à mes dépenses jusqu’à l’époque spécifiée ; je n’aurai pas besoin de toucher aux cinq mille livres, que j’ai toujours à ma disposition.

— Votre ami, M. Leslie, doit être bien reconnaissant, dit le baron en se levant. Je l’ai rencontré dans le monde, c’est un garçon de talent et qui promet. Vous devriez le faire entrer au Parlement. Je pourrai peut-être vous y aider et contribuer à le faire nommer, non par un des bourgs qui vont être détruits, mais pour un siège permanent et sans dépense.

Egerton. Bah ! Comment cela ?

Le baron. Donnez-moi quelques jours pour réfléchir. J’ai une idée ; je reviendrai vous voir si elle me paraît praticable. Au revoir, Egerton, et bonne chance pour votre élection de Lansmere. »


CHAPITRE XLV.

Peschiera n’avait pas été aussi inactif que l’avait cru Harley et peut-être aussi le lecteur. Il avait, au contraire, préparé les voies à son projet, avec la ruse et la détermination Indomptable qui apparte-