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Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/73

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Au premier étage brillait une lumière qu’aucun souffle n’agitait. Quel contraste entre le calme de la vie et le silence forcé et effrayant de la scène de mort à laquelle je venais d’assister. Je frappai deux coups à la porte ; personne ne vint à mon appel, seulement je vis aller et venir la lumière du premier étage.

Ils viennent, me dis-je ; mais non, une fenêtre s’ouvrit et je vis, non sans une grande joie et un grand soulagement, un canon de fusil sortir de la fenêtre et se braquer sur moi ; je me mis à l’abri derrière le mur en grande hâte.

« Passez votre chemin, gredin, me dit une voix rude mais tremblante, sinon je vous fais sauter la cervelle.

— Mon bon monsieur, dis-je, sans quitter ma position, je viens pour affaire urgente, et je voudrais parler à M. Thornton ou à M. Dawson ; et vous feriez bien, en conséquence, si cela ne vous contrarie pas, d’attendre pour m’adresser les compliments que vous me prodiguez, que j’aie remis mon message.

— Monsieur, notre maître et M. Thornton ne sont pas revenus de Newmarket et nous ne pouvons laisser entrer personne avant leur retour, » me répondit la voix sur un ton qui s’était un peu radouci, grâce sans doute à mon raisonnement persuasif. Tandis que je réfléchissais à la réponse que je devais faire, une grosse tête rouge qui ressemblait à celle de l’acteur Liston, apparut en dehors de la fenêtre, protégée par le fusil et sembla examiner ma personne et mon cheval. Puis une autre tête plus civilisée et ornée d’un bonnet à fleurs se glissa par-dessus l’épaule de mon premier interlocuteur. Le résultat de ce double examen me fut favorable et les deux têtes parurent rassurées.

« Monsieur, me dit la dame, mon mari et M. Thornton ne sont pas de retour, et nous avons été si alarmés par une attaque qui a été tentée récemment contre notre maison, que je ne puis admettre personne ici avant le retour de ces messieurs.

— Madame, lui répondis-je en me découvrant respectueusement, je ne veux pas vous alarmer par le récit de